Et
vous avez surtout joué sur Montpellier ?
Au début yea, pendant un an et demi, on a joué assez régulièrement
dans pas mal de bars de Montpellier.
Au bout d'un moment, Thierry le guitariste est parti et nous on a decidé
de tirer plus vers le Roots, on était quand même plus axé
vers le pur reggae, mais bon !
Dieu merci, c'est lui qui nous a quand même expliqué la
musique.
Donc ensuite, dans la formation Foutamilia, il y a pas mal de personnes
qui sont passées et ça a fini par débouler sur
un 6 titres, Foutamilia, sur Roots Core, une assoc de
Montpellier. A la même époque on avait aussi fait un titre
sur une compile avec un texte sur les politoxicomanies, et au bout d'un
moment on a pas su trop gérer, avec l'assoc, avec le groupe et
on a un peu splité.
C'était
quand ça ?
Foutamilia ça s'est arrété net en septembre 1999.
Presque 5 ans d'existence. Et nous en décembre 1999, on a commencé
à enregistré le CD Fouta, on a enlevé
"milia " pour tourner la page.
Qu'est
ce qu'il reste du noyau dur aujourd'hui ?
Donc, moi le chanteur, Jean Marc le guitariste, 2 sax et le sonorisateur.
Comment
s'est passé la transition ?
En fait avec Foutamilia, à un certain moment on devait faire
un disque et on a senti qu'on ne voulait pas tous faire la même
chose et on a préféré arrêter. De notre côté,
on a quand même cherché à continuer le délire,
et au coup de poker on a trouvé un contrat de licence avec MSI
une boite de distribution. Ils avaient commencé à
distribuer notre 6 titres Foutamilia, qu'on avait déjà
auto-distribué pendant 1 an avant. Donc on a decidé de
continuer avec eux, et les autres membres du groupe sont restés
avec Roots Core sur un autre projet, ARM Posse.
Fouta,
ça s'est recomposé avec d'autres gens de Montpellier ?
Ouais, en fait Fouta ça s'est recomposé avec des gens
qu'on connaissait déjà, Donc le batteur Cousto, on le
connaissait déjà pour l'avoir testé auparavant,
ensuite PP à la basse on le connaissait aussi ; puis l'album
il s'est fait un peu à l'arrache avec des gars de droite, de
gauche qu'on appelait à la dernière minute, il y a aussi
des anciens membres de Foutamilia qui sont venus jouer mais ne sont
pas restés après le disque.
Vous
avez enregistré où ?
Il y a une grosse partie du travail qui s'est faite à Perpignan
et on a fini ça à Montpellier, en Home studio chez notre
sonorisateur. Puis on a remasterisé dans un bon studio à
Avignon.
Ca
fait maintenant presque un an que l'album est sorti, peux-tu dresser
un petit bilan ?
La verité c'est que notre distributeur boite un peu financièrement,
c'est un petit label indépendant, High Groove, et il n'y
a pas vraiment eu un gros travail promotionnel de fait ; mais bon on
s'en fout, de notre côté on avance.
Pour l'instant pour dresser un bilan, ils doivent être à
peu prêt à 2000 disques vendus, mais MSI ils ont
arrêté la distribution et ils travaillent avec Mélodie
maintenant, et on sait pas trop comment ça va se passer. Mais
en fin de compte on est déjà en train de méditer
un prochain petit truc, et on aimerait trouver des gens qui aient les
épaules solides.
Comment
ça se passe entre vous et le public Montpelliérain ?
En moyenne à Montpellier on attire 500 personnes
Comment
avez vous travaillé les morceaux de l'album ? d'où viennent
tes inspirations dans les lyrics ?
Il y a déjà quelques anciens morceaux de l'époque
de Foutamilia, qu'on a retravaillé, sinon tous les autres c'était
des trucs que j'avais dans la tête, et moi j'ai du mal à
écrire, les frères ils me connaissent ; et dans le speed
ça s'est fait, il y des morceaux que j'ai fait la veille, la
nuit...
Tu
écris tout seul ?
J'ai écrit un morceau avec une autre personne, une fois dans
ma vie, c'était en anglais, " Where is the Truth ?
", mais sinon j'écris tout seul.
Au
final, tu es content du résultat de l'album ?
Franchement ouais, par rapport aux conditions, par rapport au fait que
le studio on y allait au culot, on avait pas les tunes pour le payer,
en même temps on négociait le contrat par téléphone,
donc rien n'était sûr, parce qu'on avait pas les sous,
mais on y est allé au studio ! c'était un combat ce skud
là quand même ! mais tu vois dans la vie des fois c'est
lèves toi, bas toi, sinon qui va le faire pour toi.
Vous en
vivez de la musique ?
C'est pas évident évident. En fait avec Foutamilia on
a commencé par faire des concessions pour essayer d'investir
dans le groupe au début. Et on a été intermittent
pendant 2 ans. Avec Fouta c'est pareil, on essaie de faire la démarche,
sinon t'as pas le choix frère.
Vous
travaillez avec un tourneur ?
Là on travaille avec la Coca internationale de Montpellier, et
on essaie d'avancer.
Comment
vous voyez la scène reggae française ? est ce que vous
pouvez vous placer dans un courant ?
Elle est en perpétuelle évolution. Au début on
a commencé à faire du reggae, on était pas nombreux
sur la place, en 95 ici à Montpellier il y avait Fit Band,
c'était reggae afro, il y avait déjà
Radikal raid à l'époque , les KG sound puis
basta ; et même en France partout, on voyait des groupes, mais
pas des masses, puis nous on sait pas trop ce qu'il se passe sur Paname,
c'est pas vraiment nos histoires. Et là... plus ça va,
tu vois qu'il y a différent trucs qui se passent. Sensimilia,
Pierpoljak, Tryo, ils ont ouvert un peu l'esprit reggae, en fait ils
ont montré que ce genre de musique ça peut marcher. Sinon
effectivement c'est pas tous le même reggae, mais bon ! faut pas
s'enfermer dans un délire.
Nous, on fait les choses comme on les sent, on calcule pas avec l'audimat,
on fait notre truc tranquille, comme depuis le début sans vanité,
sans prétention, on fait notre truc, ça plaît ou
ça plaît pas.
Tu
as un petit message pour les visiteurs de JAHMUSIK ?
Pour moi reggae musique, il faut que ça reste quelque chose d'assez
ouvert, il ne faut pas s'enfermer, moi je vois ça comme un truc
très très vaste ; après, toujours chercher à
catégoriser, c'est pas bon ; quand on parle d'unité il
faut aussi accepter la différence. Il y a vraiment des réels
combats à mener sur terre les frères, et nous on est une
petite goutte dans l'océan ; Aujourd'hui, il faut essayer de
faire avancer tout ça, même si on peut pas encore tous
s'exprimer, parce que pour le reggae français, il n'y a pas encore
assez de moyens mis en uvre ; et il faut aussi donner des choses
un peu plus conscious aux jeunes parce que parfois on entend trop de
bêtises, et il y a des trucs qui devraient y être 1000 fois
plus. C'est bien les trucs festifs, mais bon ! on vit à une époque
où il faut réfléchir, il y a des choses à
dire.
RhumJ
(FOUTA ) / RubenXela (JahMusik.net)