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SOMMAIRE
- AUX ORIGINES ...
- Le Sound System
- The BIG THREE
- Ska 2 Rock Steady
- Derrick Morgan Intvw
- UROY Interview
- ARCHIVES

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THE BIG THREE ...
Mais à la fin des années 50, la concurrence se fait de plus en plus sévère et deux sounds émergent au plus haut niveau : ceux de Clement Coxsone Dodd et de Vincent King Edwards. Chacun y va de sa recette, ne la dévoilant jamais à personne. La compétition est très rude, mais en cette année 1959, c'est KING EDWARDS "The Giant" qui va détrôner le duc, en revenant de la Nouvelle Orléans avec tous les tunes de ses concurrents et des nouveautés introuvables.
Duke reid sur jahmusik.net
Il commençait vraiment à être de plus en plus dur de jouer des disques de RnB originaux. Aussi, déjà depuis 1957, Reid et Coxsone commençaient à enregistrer leurs propres productions, destinées au seul usage de leur sound system. Le premier disque que REID ait enregistré est un titre Mento : « Penny Reel » de Lord Power.
Depuis le début des années 50, Ken Khouri avait monté son petit studio au 129 Kingston Street : le studio FEDERAL, sans savoir que quelques années plus tard, tous les producteurs de l'île passeront par là.
Le premier disque jamaïcain de Rythm & Blues sorti de Federal et ayant été joué en sound system est le «Till The End Of Time» de Bunny et Skully (Noel "Skully" Sims) ; encore que ... selon Coxsone se soit son «Shuffling Jug» de Clue J et les Blues Blaster, qui mérite ce titre. Quoiqu'il en soit, le premier morceau qà connaitre un véritable succès commercial grâce aux sounds est le «Silent Dreams» des mêmes Bunny & Skully. A cette époque les disques sont encore pressés en 78 Trs.
1959 est une année vraiment particulière et marque un tournant considérable dans le développement de la musique jamaïcaine. En fait, c'est l'année de l'apparition des vinyles 45 tours, prévus en tirages plus importants pour le grand public. De nombreux sounds voient alors le jour et il devient alors de plus en plus difficile de se démarquer.
A la même époque, les productions américaines sont en déclin et reflettent moins les aspirations du peuple jamaïcain ; mais la demande de nouveautés est constante dans le public yardie. Chaque soundman se demande comment il va pouvoir détrôner l'autre, comment avoir des disques plus originaux ?
Duke reid sur jahmusik.net L'arrivée des 45 Trs a l'effet d'une bombe. Il était plus facile de presser ses propres disques. Chacun créait alors son ou ses labels. Duke Reid n'en créa que 3 : DUTCHESS, TROJAN et TREASURE ISLE, contrairement à son rival Cosxone qui en avait tout un tas (Worldisc, Cariboo, Coxsone, Sensational and Muzik City, D. Darling, Rolando & Powie, Wincox, C&N et ND).
Duke reid sur jahmusik.net
 
En fait, si nous voulons être exact dans la chronologie, il faut tout de même rajouter que DUKE REID, vexé par la flamboyante victoire de KING EDWARDS et après une dispute avec la duchesse Lucille, décide en 1960 de faire un break ; il a 45 ans.
L'homme qui va malgré lui le décider à revenir sur le devant en boulversant tout le petit monde des sounds n'est autre que PRINCE BUSTER qui vient de créer simultanément en 1960 son sound, son label et sa boutique de disque : Voice Of The People. N'ayant pas assez d'argent pour se procurer des disques et rentrer en concurrence directe avec les BIG THREE, l'ancien chef de gang de Luke Lane, décide d'enregistrer ses propres productions (financé par Duke Reid) sur lesquels il se mettra en avant ainsi que des chanteurs comme Derrick Morgan qui avait déjà connu quelques succès avec des titres Boogie woogie comme le «Fat Man» (label Hi Lite). Ce genre de chanteur, dont aussi Alton Ellis, puis Delroy Wilson apportaient quelque chose de vraiment différent par rapport aux chansons habituelles : l'âme, la Soul. Il n'était alors pas surprenant de les voir enregistrer pour tous les producteurs de l'époque.
1962 (année de l'indépendance), l'émulsion, la vibe, tous ces gens : artistes, musiciens, soundmen ... ont porté la musique jamaïcaine jusqu'à ses prémices. Il ne restait plus qu'à concrétiser, c'est ce que firent, sans même le vouloir réellement, Jah Jerry, Lester Sterling et Stanley Ribbs, en inventant le rythme ska lors d'une répétition, un an même avant que celui n'émerge des studios. Et c'est là qu'en 1962 PRINCE BUSTER fait très fort en osant sortir ce nouveau son sur son « Madness is Gladness ». La première musique populaire jamaïcaine était née : le SKA ! Tout le monde allait suivre.
 
SKA TO ROCK STEADY
Le coup est gagnant, tous les titres produits par BUSTER connaissent un véritable succès, toute l'île se fait à ce nouveau rythme et le jeune retraité DUKE REID entend bien participer à cette émulation.
Il commence d'abord par sortir tous les titres de Derrick Morgan qu'il n'avait que pressé pour son sound. Puis s'empresse de remonter son groupe de studio : le DUKE REID BAND, mené par le trompettiste BABA BROOKS.
De nombreux musiciens et des plus illustres passeront par chez lui, ou en tous cas, travaillerons pour lui, mais pas exclusivement. Parce que la plupart d'entre eux jouaient un peu pour tous les producteurs ; c'est notament le cas des Skatalites.
C'est STRANGER COLE qui donnera le plus de hits à l'écurie REID durant les premiers temps du ska (« Rough & Tough », « Nothing tried » sur le label Dutchess). Mais d'autres artistes arriveront aussi à se faire une part dans le gateau, c'est le cas de Eric Morris et de Justin Hinds (cousin d'Horace Andy) qui fût un des premiers à mettre en avant les thèmes rastafari, bien que le Duke était réputé pour ne pas apprécier cela.
Jusqu'en 1964, quasiment toutes les productions de l'île sont enregistrées au studio FEDERAL, mais le besoin d'indépendance se fait de plus en plus sentir. C'est cette année que REID créé alors son studio tout en bois, au dessus de sa boutique d'alcool : le TREASURE ISLE. La plupart des producteurs dont Coxsone, suivront l'exemple rapidement.

Le Ska est en vogue dans toute la Jamaïque et même au delà et les grandes stars du moment sont sans nul doute les SKATALITES. Cependant en 1965, DON DRUMMOND est interné à l'hopital psychiatrique après l'assassinat de sa compagne, c'est la fin du groupe qui se scinde en deux
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les Soul Brothers menés par Roland Alphonso et les Supersonic, nouveau groupe de session du duc. On y trouve une brochette de musiciens extraordinaire : Tommy McCook au sax et à la flûte, Herman Marquis au sax alto, Lennox Brown encore un sax, Vin Gordon au trombone, Baba Brooks à la trompette, Jackie Jackson à la basse, Ernest Ranglin et Lyn Taitt à la guitare, Winston Wright à l'orgue, Gladstone "Gladdy" Anderson au piano et Lloyd Knibb ou Hugh Malcolm à la batterie ! Et notons aussi la présence de l'ingénieur hors paire : Byron Smith.
Ce sont eux, qui du haut du studio du 33 Bond Street, vont inventer le ROCK STEADY au cours de l'année 66.
 

studio treasure isle Duke reid sur jahmusik.net

Le Rock Steady est plus lent, plus calme que son aîné. La basse et la batterie deviennent prédominantes dans ce nouveau style et les cuivres prennent plus un rôle de support de cette base rytmique. Cette nouvelle musique est nettement plus appropriée aux chanteurs, aux grands vocalistes comme Alton Ellis, Derrick Morgan, Delroy Wilson, John Holt (avec les Paragons), Hopeton Lewis .... dont raffolent les Jamaïcains.

La période Rock Steady ne durera pas bien longtemps : de l'automne 66 à l'été 68. Mais elle reste certainement une des périodes les plus créatives de la musique jamaïcaine.C'est de là que viendront les plus importantes expérimentation qui verrons naître le reggae, le dub ... tout ce qui nous berce encore aujourdhui. DUKE REID est au centre de cette émulsion.

Pourtant, en 1968, monsieur REID a 53 ans et ses plus belles heures de gloire sont derrière lui.

Depuis quelques temps des tas de nouveaux producteurs ont fait leur apparition (Joe Gibbs, Bunny Lee ...), et depuis peu la musique prend un tournant social très prononcé, notament avec la montée en puissance du message rasta, auquel le duc n'a jamais été bien attaché.

Lors de l'été 68, le REGGAE Music fait son apparition. Le rythme a encore pris une nouvelle tournure, mais le studio de Bond Street à un peu de mal à prendre le virage. Les nouveaux artistes, rastas ou Rude Boys délaissent Treasure Isle au profit du Studio One de Coxsone Dodd qui par contre connait une grosse émulsion créative et qui contrairement à son rival à la réputation d'être ouvert à toute la nouvelle mouvance rasta.

DUKE REID n'est bien sûr pas encore enterré, d'ailleurs ses productions connaissent encore un certain succès en Angleterre où elles sont toutes sorties sur le label TROJAN (du nom de son sound). Mais il n'arrive pas à trouver un son reggae aussi puissant qu'il le fût pendant la période Rock Steady.
En 1970, il a cependant une idée et va recycler ses anciennes rythmiques grâce à Daddy Uroy. En effet, c'est un autre mérite que nous pouvons lui attribuer : Duke Reid a été le premier à sortir des disques de Djs et tout particulièrement de UROY qui faisait alors partie du sound system de KING TUBBY. Une grande réussite et une nouvelle fois un style était né, le Trojan a marqué de son empreinte l'époque reggae.
 
A partir du début des années 70 la conscience rasta n'a cessé de s'affirmer et parallèlement la notoriété du duc s'est petit à petit effondrée, n'ayant jamais vraiment franchi les portes du Roots. A présent, il ne met plus autant de coeur qu'auparavant dans ce qu'il fait, il semble tourmenté. En fait, un cancer a été décelé au cours de l'année 70, il ne lui reste que 4 années à vivre.
Mais bon ! Après avoir lu cette biographie et connaissant la nature de l'homme on a un peu du mal à croire qu'il se soit laissé aller.
En effet, en 1973, un an avant sa mort, le Duc renoue avec le succès en

produisant des titres comme « Tonight is The Night » de Claudette Miller, « Sunshine » de Pat Kelly ou encore le superbe « Sinners Where you gonna Hide » de Justin Hinds.

Passionné et jamais abattu, DUKE REID se sera battu jusqu'à la fin. Voilà une belle façon de tirer sa révérence. R.I.P

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