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Depuis quelques mois et la sortie de son album HIM, BABY G devient totalement incontournable. La plupart d'entre vous ont du le découvrir au début de l'année, lors de sa tournée en première partie de Israël Vibration. Mais cela fait plus de 13 ans que BABY G est très actif sur la scène reggae et petit à petit il s'y est fait sa place. Après un début de carrière à Madinina et quelques apparitions sur des productions locales, il se rend en France, il y a 5 ans. De fil en aiguille, il rencontre différents acteurs de la scène reggae parisienne ; tout un tas d'expériences qui l'emmèneront direct à son premier album HIM. Enfin !! Tout ça est un peu court pour décrire un artiste de sa trempe. C'est pourquoi nous vous proposons de découvrir l'interview qu'il nous a donné au début de l'année.

Où as-tu grandi ?
J'ai grandi à la campagne en Martinique, près de Fort de France.
 
Comment as-tu commencé à pratiquer la musique ? Est-ce que c'était quelque chose de présent au sein de ta famille ?
Pas du tout. La plupart des membres de ma famille vivent surtout de l'agriculture et des produits de la ferme. On peut donc presque dire que je suis le "premier musicien de la famille". Le seul truc c'est que quand j'étais vraiment plus jeune, j'allais chanter le dimanche à l'église en compagnie de ma grand-mère.

Comment s'est passée ta rencontre avec le reggae music ? Quels ont été tes premières inspirations ?
L'un de mes oncles vivait près de chez nous dans une cabane. Il écoutait tout le temps du reggae et allait régulièrement dans les sound system. Il jouait également des percussions. C'est le premier Rasta que j'ai côtoyé et c'est par lui que j'ai vraiment découvert le monde du Reggae avec des musiciens tels que Bob Marley, Jacob Miller, Gregory Isaac, les Skatalites ....
 
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Tu as commencé à t'impliquer dans le reggae avec les sounds system, quel a été ton premier sound ?
Le premier Sound auquel j'ai participé s'appelait AC TONE Sound System, créé entre autre par Lord Kossity. C'était autour de 1990 je crois. C'était le seul Sound qu'il y avait sur l'Ile à cette période. Tous les artistes reggae martiniquais s'y sont produits un jour (Kossity, bien sûr mais aussi Yaniss, Matinda, Docteur Charly, Jekil, Daddy Pleen, Kulu Ganja, Don Miguel, Daddy Harry...)

D'où te vient ton nom Baby G ?
En fait, çà vient de Marseille. J'étais venu comme chaque année en France voir ma famille et des amis dont un couple installé à Marseille. On a passé quelques temps ensemble notamment dans leur maison dans les Alpes, où on s'est amusé à faire un petit film amateur "pour la déconne" dans lequel on m'avait attribué ce surnom. Depuis çà m'est resté.

Est-ce que Rastafari avait déjà une telle importance pour toi ?
Non, en fait, je m'intéressais surtout à la musique en elle-même. Bien sûr, j'étais sensible aux messages de tolérances et de paix. Mais à cette époque, comme je le disais tout à l'heure je croyais surtout en Dieu dont j'avais reçu l'éducation. C'est bien plus tard que je m'y suis intéressé... On peut même dire que c'est "Rastafari" qui m'a guidé vers la foi puisque au moment de mon adolescence, comme pas mal de jeune, je me suis un peu "égaré..."


Dans les années 90 tu as posé sur quelques productions locales, peux-tu nous parler de ton expérience en Jamaïque avec HILEAF en 95 ?
Comment expliquer le fait que cet album n'ait pas particulièrement fait parler de lui à l'époque ?
Comme je le disais, à cette époque c'était le début pour moi. Je faisais quelques sounds et du coup, par connexion j'ai rencontré Hileaf qui vivait à Fort de France. Il avait déjà monté un groupe guitare basse batterie avec ses frères et d'autres artistes.

C'est comme çà qu'on a commencé à se côtoyer et comme il appréciait ce que je faisais, on a eu l'idée de faire un disque ensemble. On a donc d'abord enregistré "Hileaf" au Studio Blue velvet près de la capitale et on est allé en Jamaïque pour faire le mix au MIXING LAB à Kingston. Ce disque est sorti en 97, à une centaine d'exemplaires, et uniquement distribué en Caraïbe.

Aussi, tu me demandes pourquoi selon moi il n'a pas rencontré de succès.... Et bien, je pense qu'à cette époque, çà a été l'explosion du reggae digital et surtout du ragga. En effet, c'est à ce moment là que sortaient les premières séries de riddim où tous les MC et DJ enchaînaient les toasts. Je pense aussi le fait que ce soit un auto production et que justement elle n'ait pas été distribuée en Métropole, cela n'a pas joué en notre faveur. Très peu de média ont donc pu en parler. Aujourd'hui, c'est bien différent, le Reggae Ragga est reconnu et maintenant les Maisons de disque s'y intéressent. Enfin pour finir, je crois aussi que tout simplement nous manquions de maturité musicale. C'est différent de chanter dans un Sound System et de faire un groupe acoustique, où il faut trouver les harmonies, les riddims, le son, et pour ma partie écrire des lyrics. Il nous fallait beaucoup plus d'expérience... et seul la croyance, le temps et le travail t'y conduisent.

Sinon, à cette époque j'ai aussi participé à plusieurs compil' avec IBISCUS Records dont "Dance hall Party" réalisée par Don Miguel et un single en combinaison avec Matinda "Childrens of Africa". C'était entre 91 et 94...
 
Comment et pourquoi as-tu décidé de te rendre en métropole ? Avec qui as-tu commencé quand tu es arrivé dans la capitale ?
Je suis arrivé en France il y a seulement 5 ans. En fait, c'était pas pour la musique, mais plutôt pour une femme, celle d'ailleurs avec qui je vis au jour d'aujourd'hui et avec qui j'ai un enfant. La première personne que j'ai rencontrée au niveau musical est Asher, du collectif Culture studio. C'est par son biais que j'ai pu me connecter et faire ma première scène à Paris, à l'Opus Kfé. C'est là que j'ai rencontré d'autres artistes : Little Dan, Mickey de Ghetto vibes Posse, Djiati... J'ai direct enchaîné les sounds system, les festivals ... c'est comme çà que j'ai pu rencontrer les Djins, avec qui le contact s'est tout de suite très bien fait.


Puis Hammerbass !
Ce sont les Djins qui m'ont fait rencontrer le Dub Action Crew / Hammerbass. Je l'ai accompagné dans pas mal de soirées Dub Action sur Paris dont l'Elysée Montmartre, au Batofar, mais aussi partout en province.

Dans le monde du reggae, tu es considéré comme quelqu'un d'intègre et d'ouvert ; est-ce toujours compatible avec la philosophie Bobo que tu prêches dans tes sons ?

C'est tout à fait compatible car " bobo " défend l'amour ; le rightnouness. Chaque personne a sa propre de la vie, c'est la première des libertés.

Comment perçois-tu le phénomène Bobo à l'heure actuelle ?
Bobo, à l'heure actuelle, est un nouvel ordre pour une nouvelle génération déterminée. MARCUS GARVEY est notre prophète, EMMANUEL : notre prêtre et SELASSIE : le roi de la vie. C'est comme cela que je vois Bobo.

De quels autres artistes te sens-tu proche aujourd'hui ?
De tous mes frères qui viennent des Antilles.

Comment écris-tu tes lyrics ?
Avec la grâce de Jah !

En quelques mots, comment pourrais-tu définir ton album ?
C'est un hommage à sa Majesté !

Comment avez vous travaillé avec les Djins pour composer la partie musicale ? Est-ce que c'est toi qui pose les parties guitare?
Les DJINS se sont occupés de toute la partie musicale & technique et moi, je me suis occupée de la partie lead, du chant & des lyrics. Pour ce qui de la mélodie à la guitare, c'est Yao " le boss ", de même qu'au niveau de la Basse. Il est d'ailleurs l'un des anciens et est très actif au sein de la scène reggae française.

On retrouve dans ton album des artistes comme Yaniss Odua, Ghetto Priest et Jamalski, comment se sont passées ces rencontres ?
Tout c'est très bien passé, et surtout de manière naturelle. Je connais YANISS depuis très longtemps maintenant. On a déjà participé à plusieurs Sounds System ensemble en Martinique et en Métropole. Quant à GHETTO PRIEST, je l'avais rencontré il y a quelques année à Londres, à l'occasion d'une session studio avec ADRIAN SHERWOOD, pour l'album d'ELEPHANT SYSTEM, pour lequel j'avais participé au niveau des cœurs. Le feeling est tout de suite passé. Pour JAMALSKI, c'est quelqu'un que j'admire depuis toujours. Je l'ai rencontré lorsqu'il est venu pour la première fois en France, il y a quelques années, pour finaliser plusieurs projets musicaux, notamment avec Hammerbass Records et le Dub Action crew. C'est un gars mortel, super ouvert & plein d'énergie. Avec lui aussi le courant est très vite passé.

Tu travailles ton titre " h.i.m. " depuis plusieurs années maintenant, est ce que c'est celui qui représente le mieux Baby G ?
" h.i.m. " reflète pour moi, la situation que vivent tous les rastas en France. Les choses qu'ils savent déjà et les autres à acquérir. Ce morceau a aussi été mon passeport pour rentrer dans les sound system à Paris. Donc oui, on peut considérer que ce morceau est un peu " ma carte de visite ". Mais pas seulement, je pense que tout mon album est un juste concentré de moi-même.

Quels sont tes projets pour l'année 2003 ? De quelle manière te verrons-nous sur scène ?
Pour l'année, il y a des tas de projets ; des lives et des sounds system. Il est aussi peut être question de faire le GARANCE REGGAE Festival au Palais omnisports de Bercy ainsi qu'une véritable tournée dans les mois à venir…

As-tu un message à laisser pour les visiteurs de jahmusik.net ?
Bien sûr, c'est pour çà que je chante, pour partager des messages " conscious " d'unité & de positivisme. De plus, je tiens à remercier tous ceux qui me soutiennent au travers du Reggae Music. Je leur demande de ne pas lâcher et de garder la foi, malgré les doutes. Bless.


Vous pouvez retrouver BABY G sur son album HIM (Hammerbass/Nocturne). Vous pouvez également retrouver la chronique de cet album.

BABY G / Rubenxela - JAHMUSIK.net - 02/2003

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