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Joseph Jackson a.k.a Ranking Joe est né à Kingston le 7 janvier 1959.
Passioné par les sounds et les Djs il fait ses premières armes sur la sono familiale et c'est en 1974, sous le nom de Little Joe, que le public Yardie le découvre au sein du sound El Paso, puis sur le « Gun Court » enregistré chez Coxsone. A partir de là Joe écume les plus grands sounds du pays devient un des pilliers de la nouvelle vague DJ. Laissons le nous rappeler tout cela, dans cette superbe interview, réalisée pour Jahmusik.net par Dread Lion du King Fari Sound System.

Pour commencer faisons un retour en arrière ; peux tu nous dire quand et comment tout a commencé ?
Original Ranking Joe fait partie des fondations, dès les années

Ranking Joe sur Jahmusik.net

70. tout ça a commencé à Kingston 13 alors que je n'étais encore qu'écolier. A cette époque j'adorais les Djs comme U ROY, I ROY, BIG YOUTH, SCOTTY ... et tous ces gars. J'écoutais tout le temps leurs chansons et dès que j'écoutais un lyrics j'essayais d'en réécrire un. Puis je savais qu'il fallait aussi se trouver un style, ils avaient tous le leur et c'est ce qui permettait de les identifier. C'est comme ça que je me suis mis au banglebanglebanglelele-lyrics. J'oubliais de dire, qu'à cette époque je jouais dans un sound system, j'y faisait mes freestyles.

Tu avais quel âge à cette époque ?
Je devais avoir ... 15 ans.

Comment ça s'est passé pour toi pour rentrer dans ton premier sound system.
C'était un sound de mon quartier, à Kingston West. Tu sais, il y avait beaucoup de sounds system et d'artistes là-bas. Trinity Dillinger, Clint Eastwood, Little John, Sugar Minott ... tous viennent de mon quartier.
Donc quand il y avait des sounds system on était tous là, depuis tout gamin, c'était l'activité principale.

En fait, pour moi, tout a commencé en famille, parce que mon père était aussi DJ, il avait son petit sound system qu'il exploitait surtout à la maison. Il m'enregistrait de temps en temps. Tu sais, c'était un tout petit sound, la preuve, comme micro on utilisait un combiné de téléphone.
Ce n'est que bien plus tard que j'ai commencé à fréquenter les studios et j'ai enregistré mon premier morceau à Studio One en 1974.
Ranking Joe sur Jahmusik.net

N'y avait-t-il pas une énorme compétition entre les Djs à cette époque ?
Oui, c'est clair ,mais c'est le business qui est comme ça parce que ça n'a pas beaucoup changé de ce côté là. En fait chaque sound system avait son ou ses Djs, avec des styles bien particuliers, ce qui permettait aussi d'identifier les sounds. Il y avait Lone Ranger pour le Vergo, moi je jouait avec Ray Symbolic puis après dans le King Sturgav, Puis il y avait des clashs. Tu pouvais voir des sounds du genre Kingston East contre Kingston West.

As-tu déjà été impliqué dans des sounds clash entre DJ comme ça s'est passé entre Jazzbo et Iroy ?
Oui c'est arrivé en sounds clashes, mais jamais sur des disques comme ils ont pu le faire.

Tu es réputé pour être quelqu'un qui a toujours posé des lyrics

culturels. Ne penses-tu pas que la dancehall actuelle ait perdu un peu de cet esprit qui la caractérisait dans les années 70 ?
Oui c'est clair qu'il y a beaucoup de sounds qui sont très loin de cet esprit, mais cependant il reste pas mal de bons sounds qui continuent à raviver le feu et à donner de bonnes vibes culturelles.
Des gens comme Luciano, Tony Rebel, Junior Kelly ... et plein d'autres. Le style culturel persiste et signe.

Retournons un peu dans les 70's. Peux-tu nous parler un peu plus du sound KING STURGAV ?
C'est une grande page d'histoire, une superbe expérience ! Pour moi, c'était un honneur de me retrouver là, de travailler avec les gens qui m'ont inspiré, puis des personnes comme JAH SCREW, Barrigton Levy ... c'était une grande époque.

Tu parles de Jah Screw, il me semble que tu as enregistré pour lui quelques années plus tard. Comment vous êtes vous rencontré ?
Nous nous sommes rencontré à l'époque du Ray Symbolic. C'est Ray qui nous a connecté et on a beaucoup travaillé ensemble. On a beaucoup joué, beaucoup tourné. Puis au boût d'un moment on savait vraiment ce qu'aimaient les gens et on s'est lancé dans la production. On a donc créé nos riddims et enregistré Barry Brown, Sugar Minott, Tristan Palmer .. et d'autres artistes, puis on a créé le label SHARP AXE. Par la suite on a toujours continué à travailler ensemble.

Dans les années 80 tu as quitté la Jamaïque pour les USA ...
Oui j'ai décidé ça après une tournée en Angleterre avec le Ray Symbolic en 1981. Lors de cette tournée on a fait pas mal de rencontres et on nous a demandé de venir faire des shows aux Etats Unis. On nous a donc connecté avec le champion Sound de l'époque aux USA, celui de Papa Morgan. Du coup on s'est rendu là-bas et on a fait pas mal de show avec Jah Screw ; surtout des Sounds Clash. On a rencontré le African Love, Downbeat, Tommy's, Sound Junia ... Et petit à petit on s'est fait un nom aux Etats Unis. On a fait beaucoup de connexions pendant cette époque ; Papa Morgan nous a présenté à King Tubby et on a commencé à enregistrer pour Papa Morgan.

 
Ranking Joe sur Jahmusik.net

Au cours des années 80, les Djs ont un peu laissé la palce au Jugglin' dans les Sounds system. Quelle a été ta réaction à l'époque ?
Il y a toujours eu beaucoup de sounds qui continuaient à travailler avec des Djs ; comme Rub a Dub Sound, Downbeat, Papa Morgan ... Ils ne sont jamais devenus des Jugglin' sound. On étaient des Rub a Dub Sounds et on l'est toujours resté. Même à l'heure actuelle, Downbeat peut jouer des morceaux Jugglin', mais il y a une personne prévue pour ça, pour chaque session à vrai dire. Papa Morgan aussi on peut dire que c'est un Jugglin Sound mais il atoujours continué à travailler avec des DJS. Ce phénomène de Jugglin' est arrivé avec le fait qu'on branche deux platines et qu'on puisse mixer les disques.

Mais pourtant la fin des années 80 n'ont pas été facile pour de nombreux artistes. D'ailleurs de ton côté tu n'as pas beaucoup enregistré à cette époque.
Les choses et les temps changent. A cette époque les producteurs ne voulaient pas trop travailler avec nous. Si on voulait faire des trucs il fallait le

faire nous même, c'est pour ça qu'il a fallu créer nos propres labels. Mais j'ai aussi enregistré beaucoup de Specials (dubplates) à cette époque, notament pour Downbeat. Ca a été une grosse partie de mon travail et finalement ça a du bon comme du mauvais. Parce que ça te permet de rester toujours présent et d'impressioner dans les sounds, mais d'un autre côté les Specials ont quand même pris la place des Djs pour qui il ne restait plus beaucoup de showcase.

Voyant tous les reggae vétérans, tous les Djs foundation qui sont présents en France en Allemagne, on a l'impression que la musique Roots, les Djs , ont actuellement plus d'importances, plus d'impact qu'en Jamaïque. Comment ça se passe ?
La Jamaïque est dans la Hype. Là bas on est plus tournée sur les riddims à tendance HipHop, dancehall. Donc c'est clair que nous devons aller là où les gens apprécient et comprennent le musique Roots Conscious. C'est pour ça que tu nous vois plus en Europe c'est temps-ci. Où il y a du Love c'est là qu'on doit être !

N'est-ce pas parfois difficile de ne pas être vraiment reconnu dans son pays ?
Si un peu quand même ! Mais c'est aussi une mission que de propager le message de Jah dans le monde entier. En tous cas je le prend comme ça.

En 1996, tu as fait ton grand retour aux côtés de Mad Professor en Angleterre. Peux-tu nous parler de ctte expérience.
Mad Professor est un génie et ça a été un plaisir de travailler avec lui. C'est General Lee qui lui a suggéré de faire quelque chose avec moi et de mixer nos vibes Stepper et Roots. On a donc fait quelques titres ensemble et finalement un album complet : Forward For AFRICA. C'est un bon album, mais jusqu'à aujourd'hui on a jamais fait de scène, de showcase pour le promotionner.
Par contre c'est aussi à cette époque que je me suis vraiment connecté avec Steve Barrow de Blood & Fire.

 

A propos de Steve Barrow comment vous êtes vous rencontré ?
En fait ça faisait un moment qu'on se connaissait avec Steve. Car il travaillait pour différentes boites
pour trouver des titres, des artistes ... et au fur et à mesure nous sommes devenu de très bons amis.
Puis il a eu l'excelente idée en créant son sound de raviver les anciennes traditions et de faire jouer des DJS. C'est comme ça que je me suis retrouvé à jouer avec lui.

Steve Barrow est réputé pour respecter ses engagements auprès les artistes ...

Ranking Joe et DreadLion du King Fari Sound

En fait Steve a toujours fait manger des artistes, même à l'époque où il était chargé de monter des compilations pour différents labels.C'est lui qui s'occupait de retrouver l'artiste, de le payer ...Puis il a créé son propre concept avec de l'ancien, du Vintage. Ca a permis à pas mal d'artistes de pouvoir faire valoir des choses qu'onc ne trouvait plus, ou même que les jeunes ne connaissaient pas.

Est-ce que vous avez d'autres projets ensemble ?
On prévoit de sortir un nouveau CD : « Zion High », qui avait été produit pas Dennis Brown. Sinon on va aussi reprendre un peu la route ensemble, on a quelques dates de prévues.

Tu as aussi eu une autre expérience en Angleterre avec Jah Warrior, sur un son Roots mais nettement plus moderne.
J'aime beaucoup le stepper, ça a été vraiment terrible de travailler avec lui. J'aime beaucoup son son.
3 Roots Way  qu'on a enregistré avec U Brown. On devrait bientôt sortir un nouve album ensemble. Il y a des combinaisons avec Rod Taylor et pas mal d'autres artistes Roots.

Est-ce que au cours de ta carrière tu as déjà voulu renoncer à la musique?
Oui plusieurs fois ! Ca arrive de se sentir mal et de vouloir tout arrêter. Surtout à certain moment quand tu vois les pauvres riddims qu'ils nous ont fait, des boumboumboum.
Heureusement à chaque fois qu'on peut retrouver la vibes en Europe ou aux Etats Unis où les gens apprécient la Roots music.

Que penses- tu de la nouvelle vague Yardies, très proche du HipHop ? De ce que ça met en avant ...
C'est bien pour la musique et on peut toujours faire passer le message, faire quelque chose de bien. Après, ceux qui sont dans le blingbling, dans la hype, c'est autre chose.

Quelle relation as-tu avec cette nouvelle génération d'artistes ?
C'est excellent dans le sens où ce sont eux, les jeunes, qui continuent à faire vivre tout ça, à faire brûler le feu ... Petit à petit ils cherchent aussi à retrouver leurs racines et pour cela ils nous donnent du respect. Lors de la prochaine étape ils sauront mettre ça à un niveau supérieur !

Est-ce que tu as un message pour les jeunes qui liront l'interview ?
Restez clean, loin de la drogue ; restez ITAL parce que c'est vital

RANKING JOE / Dread Lion pour jahmusik.net 2004


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