Ensuite, je
les ai un peu perdu de vue tout en sachant que le groupe survivait et
semblait même évoluer, s'attachant d'ailleurs les services
d'un chanteur en 1996, l'homme Jahel, chanteur de la capitale, et j'avoue
que quand je les ai vu aux Essarts le roi, il me semble en 1997, la formation
était déjà bien posée.
Aujourd'hui
YAKANA, c'est quand même 7 ans de présence sur cette scène
reggae de France, et une bonne floppée de concerts à son
actif dont les premières parties de Jazz Jamaica, de princess
Erika, des Mighty Diamonds... ainsi que de nombreux concerts
et festivals en Province et à l'étranger.
Après
une expérience enrichissante lors de l'enregistrement d'un trois
titres au studio Aston en 1997, le collectif sort à présent
un véritable album de 15 titres :
Quartier reggae.
Enregistré à Paris et coproduit par le restaurant L'equateur
à Paris, c'est un album de studio, mais il conserve surtout l'esprit
original qui fonctionne efficacement en live.
Mais laissons
les plutôt en parler eux mêmes....
Comment
avez vous choisi le titre de votre album?
Quartier reggae, c'est
le nom de notre association, il a tellement plu que le prod nous a proposé
de le mettre en nom d'album, ce que nous avons fait.
Quelles
sont vos principales influences?
A la base les classiques du
reggae, mais ça se diversifie très vite, on adore nos classiques
RnB et Soul et funk, on a été influencé par le rap,
le rock, le jazz, la chanson française... Chaque musicien a ses
propres influences, mais en règle générale, on aime
les gros sons qui groovent et les artistes qui te font vibrer, qui t'apportent
quelque chose.
Qu'est ce
que vous pensez de la scène reggae française? Comment vous
situez vous dans celle ci?
Elle est devenue importante
en quelques années. Il est encore difficile d'y voir clair, mais
on peut distinguer quand même deux mouvements, les groupes influencés
rock, ska, qui ont beaucoup de cuivre et qui sont très péchu
sur scène, genre Sinsé, et ceux qui sont d'influence plus
jamaicaine, (on va dire plus roots), genre PK. Ce qui est génial,
c'est que tous ces groupes quels qu'ils soient, ont gardé la vibe
du reggae, avec un message fort, et une énergie particulière
à faire passer. Yakana, est métissé (haitien, guadeloupéen,
Calédonien, camerounais mais aussi breton, lorrain et pure parigot)
comme beaucoup de groupe reggae, au final on est plutôt roots comme
groupe, plus facile pour véhiculer les textes de Jahel.
Est ce que
vous vivez de votre musique?
L'année 2000, on a pas
vécu de la musique mais on a vécu la musique.
C'est quand tu fabriques un projet, avec pas un rond en poche que tu es
obligés d'être à fond dedans. Depuis deux mois, on
se calme un peu parce que la sortie de l'album, les séries de concerts
nous permettent de souffler un peu. En vérité, personne
ne vit de ça décemment avant d'avoir atteint un certain
niveau, surtout quand tu es en groupe. Il faut prendre ça comme
une aventure.
Quelle est
l'histoire de la production de ce disque?
Au départ, Mimich et
Nico ce sont dit qu'il était temps de sortir l'album. C'était
en juin 99. A partir de là on a rencontré beaucoup de monde.
Un jour on est tombé sur le studio paradise
chez Toaki,
dans un endroit où tu retrouves les rastas de Paris, avec un resto
Ital, et des studios de répétition. On s'est installé
dans un des locaux et on y a fait notre lieu de répétition
et préparé notre album.
Quels
sont vos meilleurs et pires souvenirs de concerts?
C'était le tout premier
concert pour tout les musiciens. On avait un repertoire assez carré.
Un jour on passe au café de la plage à Maurepas, on attendait
ça depuis des mois, tout le monde était là... Là
bas, les loges sont en dessous du café , on s'est retrouvé
tous à monter les escaliers ensemble pour monter sur scène.
C'était magique. On en parle encore aujourd'hui, souvent avant
de monter sur scène d'ailleurs. Le pire, c'est une fois sur une
scène des Yvelines, au moment d'ouvrir le rideau, le programateur
vient nous voir pour nous dire qu'il annule le concert parce qu'il y avait
de l'embrouille dehors. Il s'est rien passé d'ailleurs. Mais au
lieu d'expliquer ça au public, il passe derrière le rideau
et dit a tout le monde que les évènement le pousse à
annuler, qu'il croyait que le reggae c'était cool, Etc... Genre
c'est notre faute quoi. Les gens ont rien compris, et là dessus
on ouvre le rideau, tout le monde gueule, et nous on est derrière
nos instruments comme des cons. En fait c'est pas le pire souvenir pour
nous, c'est plutôt celui du programateur. Après... (Jahmusik
: le pire, c'était pas à Rambouillet par hasard??)
Qu'est
ce que représente pour vous Rastafari? Etes vous impliqué
dans le mouvement?
Faire du reggae, c'est souvent
sujet à polémique. Il ne faut jamais oublier que le Rastafarisme
est une religion à par entière, qui a aussi ses intégristes.
Le principal, c'est de savoir de quoi on parle, d'être vraiment
au courant de ce que c'est. Après ça, chacun choisit sa
manière à lui d'être dans le mouvement. Dans Yakana,
peu de personne on des dreads, et pour les gens, c'est ça qui fait
de toi un rasta ou pas. Dans la réalité, c'est rarement
une histoire de cheveux.
pourriez
vous me commenter vos chansons (thèmes, histoire du morceau, à
qui il s'adresse, pourquoi...)
boom boom no
Ce texte parle des attentats
qui ont eu lieu au métro Saint Michel lors de la vague d'attentats
il y a quelques années. Jahel n'était pas loin ce jour là.
Il ne faut pas oublier que dans nos pays loin des guerres, c'est l'un
des rares trucs qui peut nous tomber dessus n'importe quand.
sauve l'afrique
Il faut qu'on bouge plus pour
ce continent qui est le seul à ne pas connaître le dévellopement
mondial d'aujourd'hui. L'Afrique compte sur nous.
natty dread boy
Jahel explique qu'il n'est
pas tout les jours facile d'être un natty dread dans la ville.
les enfants de jah
C'est l'un des plus beau message
du rastafarisme : nous sommes tous les enfants de Jah.
la vraie patrie
Cette patrie là n'a
pas de frontière...
man vex
On est Vex quand babylone nous
colle dans un trou.
Love (wow!!!!!! wicked tune les gars!!
rasta far eye)
C'est un hymne à l'amour
(mmmh...) qui doit être le seul vrai moteur du monde
skandal
Jahel parle d'évenement
qui ont eu lieu au Cameroun et qu'il a vécut de près.
sois heureux
Là aussi un grand message
rasta. Chacun peut trouver dans Jah le bonheur qu'il cherche
hey you boy
C'est un message pour tout
ceux qui restent dans leur coin, pour qu'ils se remuent un peu et viennent
faire la fête.
j'irais là bas
On a tous notre lieu utopique
où l'on rêve de partir coûte que coûte.
Paroles d'otages
Ca parle de ceux qui revendiquent
leur liberté et qu'on enferme pour cela.
pourquoi
avoir marqué version drum & bass sur la dernière version
... euh...
commentaires
perso
On invite tout le monde à
venir nous voir sur scène, c'est là qu'on se sent le mieux,
les dates sont régulièrement mis à jour sur le site
Yakana.com
Longue vie à Jahmusik
Blessed King
Sur
le site de YAKANA vous
pourrez trouver des extrait en MP3 des morceaux de leur album Quartier
reggae, et aussi des paroles de leurs chansons.
Nous ésperons bientôt pouvoir vous faire découvrir
le son de YAKANA sur JAHMUSIK.net, seulement pour le moment les producteurs
ne font pas toujours confiance à une petite structure qui débute
comme la notre. Enfin de toute façon, on sait pour qui on travaille.
Jah works.
Rubenxela.
Janvier 2001
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