Lors
des dernières éditions nous vous avons
commencé à vous présenter les
membres de la DAVID HOUSE.
Tout d'abord, vous avez découvert l'interview
du créateur de cette école, le Fireman
CAPLETON. Ensuite, c'était l'interview
exclusive de celui chez qui tout a commencé
à Papine : MOSES I.
A présent c'est l'interview d'un original Rootsman
que vous allez apprécier. Autre figure emblèmatique
de la David House, le Elder UPLIFTER.
C'est DreadLion du King Fari
Sound qui s'est entrentenu avec lui pour Jahmusik.
Où
et quand as tu débuté ta carrière
artistique ?
UPLIFTER : Oh
la la, cela fait bien longtemps ! J'ai commencé
à chanter lorsque je vivais dans les montagnes.
Puis je me suis rendu en ville car il n'y avait pas
de possibilités d'enregistrer là-bas.
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C'est
donc dans les montagnes que tout à commencé.
Mais mon premier enregistrement, je l'ai fais à Channel
One. Je ne sais pas ce qu'il est advenu
de cette chanson. Je crois qu'elle n'est jamais sortie.
Mais je n'ai pas perdu l'espoir pour autant, au fond de
moi même je savais qu'un jour allait venir où
mes efforts seraient récompensés. C'est d'ailleurs
un message que j'aimerais partager avec les jeunes qui peuvent
lire cette interview : ne jamais perdre espoir ! Surtout
si tu fais de la musique. Tu dois avoir une sorte d'inspiration,
quelque chose qui te guide et qui te dis que tu es sur le
bon chemin.
À partir de quand est ce
que tu as choisi ton nom d'artiste Uplifter ?
J'ai porté toute série de nom d'artistes avant
celui là ! Avant Uplifter, on m'appelais Liberater,
également Golden Star.
Tu vois cela fais vraiment longtemps que je suis dans le
business, mais il m'a fallu beaucoup de patience avant d'en
arriver où je suis. Quand tu plantes une graine,
cela prend du temps pour qu'elle grandisse et devienne un
arbre.
Est ce que tu as une quelqu'un qui t'a amené dans
le business, un sorte de parrain qui t'a influencé
?
Au début je chantais en face des juke-box ! Puis
ensuite, j'ai chanté dans des sounds system. Puis,
quand je ne chantais pas, je filais un coup de main, portais
les amplis, montais le matériel.
Pour ce qui est de mon inspiration, elle vient des chanteurs
comme Bob Marley, Peter
Tosh ou Burning Spear.
Ils ont toujours été des modèles pour
moi car leurs chansons traitent de la réalité,
ils ont toujours chanté les "right tunes",
aucun débordements. Plus récemment, King
Shango, Capleton,
que je connais depuis qu'il est tout gamin, ont repris le
flambeau et nous voilà en tournée avec le
David House Crew.
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Quelle
est l'influence des Etats-Unis sur la musique actuelle en
Jamaique ?
L'influence est grande. Les youths des ghettos ont envie
de se comporter comme les stars blacks-américaines
qu'ils voient à la télévision. D'où
nous viennent toutes ces histoires de chaînes en or,
grosses voitures et femmes dénudées dont certains
lyrics parlent. Mais si tu as la foi, et que tu fais de
la musique et que tu as tes convictions, tu dois pouvoir
faire la part des choses et te rendre compte que le "Bling
Bling" (expression qui symbolise
les signe extérieurs de richesse, ndr.) n'est
que vanité. Tu dois avoir une mission pour rester
dans la musique. Sinon tu ne fais que passer.
Tu
as fais quelques combinaisons récemment, notamment
avec Capleton comme "Boom down" ou "Ready
ya now". Comment se sont faites ces chansons
?
Tu seras étonné, mais aucune de ces tunes
n'a vraiment été prévue à
l'avance ! Ces chansons se sont faites très naturellement.
On va juste en studio, avec le reste de l'équipe
du David House. Un riddim passe, et King Shango m'interpelle
et me dis : "ce riddim, c'est le tien !".
Un autre artiste me dis " je te verrais bien faire
un truc là dessus ". Je laisse l'inspiration
venir et je me pose. Tout se fait donc dans la vibes,
spontanément.
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Tu
fais partie du mouvement Rasta "Bobo Dread". Qu'est
ce qui différencie ce mouvement des autres ?
Être Bobo, c'est aimer, c'est vivre. Tu dois être
humble et modeste si tu es bobo. Mais il n'y a pas de différence
fondamentale avec les autres mouvements. Il y a juste quelques
différences mineures entre les principes à suivre.
Ils sont peut être plus stricts que dans d'autres mouvements,
c'est tout. Un Bobo ne blague pas avec les principes. Mais
sinon, on est tous rastas .
Certaines
personnes en Europe sont un peu perturbés par le concept
que l'on retrouve dans beaucoup de vos chansons, le "
Fire burning ". Vu d'ici, les rasta ont plutôt
une image de pacifiste, de sages. Est ce que tu peux nous
en dire plus ?
Rasta, c'est l'amour, la paix, la vie, la force. Mais parfois,
le feu doit brûler. C'est dans la Bible, la purification
vient par le feu. Si tu as un esprit clean, tu n'as pas besoin
d'avoir peur de ce feu. Dieu est en toi. Le feu ne viendra
te consumer que si tu as de mauvaises pensées. Je n'ai
aucun doute. Il n'y a pas de doute quand tu crois.
Avec
le crew vous avez joué plusieurs fois en France. Quelle
différence y a t'il entre un concert en France et un
concert en Jamaïque ?
La seule différence est la couleur de la peau ! Sinon,
c'est la même joie qu'ils partagent. Et souvent, plus
de gens viennent à nos concerts en Europe. En Jamaïque,
il y a surtout les grosses occasions comme le Sunsplash où
les gens se déplacent en grand nombre. Mais sinon l'accueil
est le même, la musique donne de l'énergie aux
gens car elle les touche dans leur âmes, dans leur cur.
C'est la particularité de la musique reggae, elle va
droit au cur et t'oblige à bouger !
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Quels sont tes projets à
venir ?
Il y a plusieurs projets en route ; un album n'est
pas exclu, mais le deal n'est pas encore clair.
Il faudra de retour en Jamaïque qu'on s'assoit
encore ensemble et qu'on en parle. Cela peut aller
très vite, je te dis. Je ne planifie pas
trop, je laisse juste les choses se réaliser.
Rastafari !
UPLIFTER/
Dread Lion du King Fari pour Jahmusik.net
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