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Tiken Jah  photo jahmusi.net Lyon 07/2001 Jahni
Tiken, maître du verbe est certainement l'artiste le plus engagé de sa génération, et ça faisait un moment que l'Afrique attendait une voix, une voix suffisamment sincère et humble pour franchir les frontières. Tiken est cette voix, et après 5 albums qui enflammeront tous les postes à cassettes d'Afrique et le feront plus que remarquer en Europe, il sort l'album de la consécration Françafrique, enregistré en Jamaïque dans les studios Tuff Gong auprès de Sly & Robbie.
3 mois après la sortie de l'album nous pouvons constater que son impact est indéniable. Tiken est partout, sur toutes les radios, dans tous les magazines, à la TV même ; il porte réellement un message en lui , et plus que celui d'une génération, c'est celui d'un continent tout entier. Tiken est de ceux qui n'ont pas froid aux yeux et portent hauts le verbe à la manière des grands griots africains. Il ose la stigmatisation des dérives autocratiques des politiques, une colère "lucide" dans le monde du reggae, et dans le monde de la musique en général.
C'est à Montpellier que nous l'avons rencontré le 10 février pour cette interview , quelques jours avant la sortie de Françafrique. Fidèle à lui même, Tiken aime partager des moments, échanger des idées et expliquer les siennes . Vous allez alors pouvoir découvrir ses origines, sont parcours, ses idées, Tiken est véritablement un grand homme, et on risque de continuer à pas mal entendre parler de lui les temps à venir.
 
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TikenJah Fakoli : Je suis né en 1968 à Hodiéné, c'est une ville qui est située au Nord Ouest de la côte d'ivoire, à 950 km d'Abidjan et cette ville fait frontière avec le Mali et la Guinée.
Mes parents étaient d'abord des forgerons, ensuite ils sont devenus cultivateurs, et ont fait un peu de commerce. C'est à cette occasion que j'ai effectué mon tout premier voyage au Mali. En fait, mon père allait acheter le mouton à la veille de la fête de la tabaski au Mali, et venait le revendre en Côte d'Ivoire. Pendant les vacances je lui donnais un coup de main. Et puis bon ! finalement le commerce n'a pas marché, donc ils sont retournés à l'agriculture, et chaque weekend j'allais aux champs.
Je suis né dans une grande famille, on était 14 enfants, et comme tout bon africain de l'époque, mon père avait deux galons, deux femmes je veux dire. C'était une famille polygame où on était plusieurs enfants avec deux mères différentes. Il y avait beaucoup de choses dailleurs qui ont fait que j'ai commencé à me révolter très tôt. parce qu'y avait un tout petit manque de justice, un petit manque d'équilibre tu vois. Voilà donc un peu comment les choses se sont passées

Et quand est ce que le reggae est apparu dans ta vie ?

Le reggae c'était en 77. Mais ma première passion c'était la danse. D'abord dans la ville où je suis né, j'aimais beaucoup aller danser, à chaque fois le soir quand je finissais de manger, au lieu d'aller étudier je préférais allais danser. Et un jour mon père m'a dit :
"Si à la fin de l'année les résultats sont pas cool, enfin positif, je t'expédie au village." Donc, puisque je n'étudiais pas, je ne pouvais pas m'attendre à autre chose, et il a fait ce qu'il avait dit, il m'a expédié au village.
Là bas, comme je venais d'une grande ville, j'étais un peu à la mode, et je me suis vite fait remarquer.
Quand je commençais à danser, je voyais tout le monde s'arrêter pour me regarder , ils me prenaient pour un extra terrestre. J'aimais pas ça, parce que même ma cavalière s'arrêtait quoi ! Par contre ce que j'ai remarqué, c'est que quand il s'agissait de reggae chacun se tirait de son côté et les gens s'en foutaient de moi. Donc là j'ai arrêté de danser sur les autres musiques et j'ai commencé à ne danser que sur du reggae. Et c'est là que j'ai commencé à écouter Burning Spear, U Roy, Bob Marley.....
Ensuite c'est les grands frères transporteurs qui m'ont fait découvrir plus, grâce à des cassettes.
Mais bon ! au début c'était plus pour la musique car je ne comprenais pas l'anglais. Puis dès que je rencontrais quelqu'un qui savait dire "Good Morning" je ne le lachais plus, pour qu'il m'explique les textes des sons reggae. Et c'est ainsi que j'ai appris que les gars défendaient tous ceux qui étaient victimes d'injustice, et puis ils parlaient un peu des enfants des ghettos, et de la Jamaïque, il y avait telle souffrance et ainsi de suite... J'ai alors commencé à m'intéresser de plus en plus à la chanson, mais c'est resté longtemps comme un rêve pour moi, parce que je ne pouvais pas chanter anglais. Puis en 1981 Alpha Blondy a sorti son premier album, et c'est là que je me suis dis "pourquoi pas moi?". Donc j'ai commencé à composer des chansons, mais c'était difficile parce que mon père c'était un grand musulman, et chez nous, entre la coutume et la religion, c'est très mal vu de chanter, ils disent que celui qui chante quand il va mourir il va aller en enfer, c'était très très mal vu tu vois .
Puis mon père est décédé en 87. A la suite de ça j'ai du arrêter l'école, et j'ai fait du commerce pendant deux ans environ avec mon frère; et en 89 j'ai formé mon premier groupe à Hodiéné. On a trouvé des professeurs, tous ceux qui touchaient un instrument quoi, on les a rassemblés et on a formé le groupe. On répétait tous les jours.


Donc les gars avec qui tu répétais c'étaient les Djelys ?

Ouais, et au début on avait rien, s'était que de la récup. On a répété presque deux ans, de 89 à 91,parce qu'on n'était pas près pour faire un concert.
Tiken Montpellier 02/2002 - jahmusik.net - Juman

D'ailleurs on n'avait aucune sono dans la ville. Un jour j'ai rencontré un monsieur qui me dit " Venez chez moi, moi j'ai des amplis, pour ma chaîne. Donc je peux avec ça, comme je fais des bricoles, je peux vous brancher le tout, vous pouvez faire un concert. " Donc un a fait un essai chez lui à la maison, et ça sonnait dans son salon. Il nous restait maintenant à nous organiser pour le concert.
Donc j'ai pris ma photo, je l'ai mis sur une feuille, j'ai fais des photocopies, et j'ai écris mon nom, Tiken Jah Fakoky et les djelys en concert.
Ca a eu lieu le 27 août 1991, la salle était bourrée de curieux parce que c'était le premier concert. Tous ceux qui étaient venue ce jour là c'était pour voir ce qu'on savait faire. Et je crois qu'on a fait un bon concert.
On a continué à travailler et à jouer de plus en plus, et en 1993; on a trouvé un producteur , et le premier album est sorti.

Ce premier album n'a pas été censuré par Houphouet Boigny ?


Non, en fait ils n'a pas été censuré, parce que Boigny malheureusement a choisi ce moment là pour mourir. Quand il est mort, y a eu trois mois de deuil national, pas de télé, de la musique religieuse a la télé et la radio. Pour nous artistes qui n'étions pas du tout connu, c'était pas évident. Je pense que c'est la mort de Boigny qui a surtout noyé le premier album.

C'était "Djelys" ?

Il s'appelait Djelys effectivement, et le deuxième album en 94 qui s'appelait Missiri, le troisième album début 97, mangercratie. C'est ce dernier qui m'a fait connaître du grand public, d'abord en Côte d'Ivoire puis dans certains pays d'Afrique. Il m'a permis d'avoir une maison de disque ici en France. Après j'ai classé court d'histoire en 99, qui a été bien aussi, et en 2000 j'ai sorti un album en Côte d'Ivoire qui s'appelle caméléon. Il n'est jamais sorti ici en France, c'était pour attaquer les militaires au pouvoir.

C'est dommage qu'il ne soit pas sorti ici, il est vraiment très bien cet album, il n'y a vraiment rien qui va sortir ?

Si si, déjà on a mis quelques titres dans Françafrique. Et le prochain album il y en aura d'autres. Mais en fait l'album je l'ai sorti dans un but bien précis tu vois. Les militaires ils se sont engagés et comme ils voulaient jouer au con il fallait sortir un truc pour les accompagner. Donc c'était ça, et donc en fait on ne pouvait plus sortir cet album puisqu'il n'était plus d'actualité. Mais je pense que cet album a vraiment affaibli le pouvoir ; les gens ont commencé à écouter ça un peu de partout et j'ai eu chaud mais voilà, je ne regrette pas du tout.

Est-ce que tu as subi des pressions de la part du pouvoir ?

Bien sur. En fait après le coup d'état, j'ai reçu des jeunes militaires à la maison, j'étais en contact avec eux car ils aimaient beaucoup le reggae, mais ils faisaient quand même partie de la garde rapprochée du général Guai. Donc à chaque fois que l'on voulait préparer un coup ou que l'on voulait créer des problèmes avec Tiken Jah, et à chaque fois que l'on parlait beaucoup de moi à la présidence, mes amis m'appelaient pour me dire :
"yo ! Tu ne dors pas à la maison aujourd'hui" Quand c'était vraiment chaud, ils me disaient de quitter le pays. Il m'est arrivé de faire deux semaines au Burkina, et un moment d'aller faire dix jours au Mali. Quand on m'oubliait un petit peu je rentrais par la route , parce que si je passais par l'aéroport on pouvait savoir que j'étais rentré. Donc y a eu des moments assez difficiles comme ça, mais que je ne regrette pas du tout, parce que ça se voit aujourd'hui que c'est moi qui ai eu raison.


Penses-tu qu'aujourd'hui la prise de conscience des jeunes, en Europe ou en Afrique, augmente ?

En Europe cela commence, mais en Afrique y a encore beaucoup de boulot, parce qu'y a un manque d'information. On a encore beaucoup de dictateurs malheureusement au pouvoir, et donc les chaînes d'Etat, les médias d'Etat sont pris en otage. On ne dit pas les choses comme il faut, et donc quand c'est ainsi c'est difficile.
Je me suis vite rendu compte qu'il y a un manque d'information ; Ils ne savent pas. Ils confondent un peu le système français et ils disent que tout le monde est comme ça. Donc je pense qu'en Afrique y a encore beaucoup de boulot à faire. Pour les Africains, y a pas de blanc pauvre, y a pas de blanc fou, parce que depuis la colonisation, Y a un manque d'information, et on a l'impression qu'il y a toujours une supériorité.
Je me suis dis qu'il fallait des gens pour dire les choses, ça fait partie du combat de la musique reggae.

Toi tu as un nom, une voie, de l'argent peut être, est ce que tu es près à aller plus loin, par exemple à créer un parti. Est ce que tu pourrais franchir le cap ?

Non je ne pense pas, je n'ai jamais mis ça dans mon programme. Mon rôle à moi,

en tant qu'artiste, c'est ce que je fais aujourd'hui, car c'est bien beau de critiquer mais il faut proposer des solutions. Tu vois, je peux proposer des solutions, mais à aucun moment je n'ai envie de créer un parti politique ou de m'intéresser à un poste politique ou quoi. j'ai toujours refuser de cautionner un parti politique. Contrairement à ce que l'on fait croire souvent j'ai toujours dis que je ne cautionnerai jamais de partis politiques, mais si je sens qu'un parti d'opposition est victime d'injustice, je n'irais pas jusqu'à marcher avec eux, les gens ils vont se ressentir un peu dans mon message, mais c'est ce qui s'est passé, le RDL de M. Alasan Watara, a cru que j'étais dans leur parti, que j'étais avec eux. Mais non, ça ne m'a jamais intéressé, je pense que mon rôle c'est d'éveiller les consciences, d'éduquer et d'informer, c'est ce que je dois faire quoi. mais il ne s'agit pas de critiquer. Chaque fois que j'ai l'occasion de proposer je propose.Et puis je ne suis pas le seul, il y a Alpha Blondy... on est nombreux . Et ce n'est pas seulement les artistes, y a beaucoup de bonnes volontés, y a des journalistes, des associations comme Survie, qui contribue à informer, je pense que ça c'est un autre rôle, et le chemin il est long, mais on va y arriver.

Donc le reggae c'est pour toi un réel moyen de contre pouvoir, en Côte d'Ivoire et ici aussi, mais est ce qu'il y a un autre combat qui serait plus spirituel, par rapport au mouvement rasta.

Par rapport au mouvement rasta je dis, celui qui aime son prochain, qui combat l'injustice est un rasta. Qu'il soit blanc, noir, jaune ou rouge. Quand on me dit que Haile Selassie I est un dieu parce qu'il a des pouvoirs mystiques… moi je connais chez moi des gens qui ont des pouvoirs mystiques et qui ne peuvent pas être des dieux.
Mais je respecte le fait que mes frères jamaïcains le disent parce qu'effectivement se sont des gens qui ont été déportés d'un continent à un autre, et qui n'ont pas forcement vu ce que j'ai vu. Pour moi le rastafarisme est plus un mode de pensée, qu'une religion.
Ce qui est dommage dans le mouvement rasta, c'est qu'en ce moment il commence à devenir un peu violent en Jamaïque. Ils cherchent à tuer les homos par exemple. C'est pourquoi il ne faut pas s'éloigner de la racine. Quand on parle de Love, ça doit être un Love général.

1. Françafrique 2. On A Tout Compris (mangercratie)(Anthony B) 3. Justice(U Roy) 4. Soungourouba 5. Y'en A Marre(Yaniss Odua) 6. Le Balayeur 7. Nazara 8. Missiri(U Roy) 9. Africa 10. Le Pays Va Mal 11. Politiciens 12. Délivrance
Passez la souris sur l'image pour connaitre le tracklisting

Ton reggae est fièrement militant comme il l'était au début en Jamaïque, est ce que tu associes le mouvement reggae jamaïcain à celui que tu pratiques ?

Je pense que c'est différent, mais cela ne m'étonne pas. Je pense que c'est aujourd'hui une prophétie de Bob Marley qui est en train de se concrétiser. Bob Marley avait dit à un moment, " le reggae va retourner à sa source " et c'est ce qui se fait aujourd'hui. Quand vous écoutez notre son aujourd'hui, vous verrez que nous on fait du son des années 70/80, et que les Jamaïcains aujourd'hui sont dans le Dancehall. Donc je pense que c'est différent mais que ça ne m'étonne pas. C'est d'ailleurs pourquoi j'ai souhaitais travailler en collaboration avec des vrais jamaïcains. Le but c'était vraiment de créer un pont entre la

Jamaïque et l'Afrique. C'est ainsi que j'ai bossé avec des gens comme U Roy qui sont toujours roots, j'ai aussi bossé avec Antony B qui n'est pas forcement dans le roots mais on discutait, je lui ai expliqué la chanson, il a dit qu'il était dans le même combat donc c'est ainsi qu'on a fait le duo ensemble. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui c'est différent, mais de toute façon, ce sont des jeunes qui vont revenir au roots.

Chez Barclay ils n'ont pas peur de ton message?

Dès le début on a été très clair, je leur ai dit que j'ai un message et que c'est celui-ci qui fait Tiken Jah.
Avant que je chante le titre mangercratie, il y avait des artistes engagés, mais les gens ne dépassaient pas les proverbes ; et le fait que je sois venu m'adresser directement aux hommes politique, ça réveille les gens. Je pense que dans ma musique le message compte beaucoup et j'ai dis à ma maison de disque que j'ai vraiment l'intention de rester Tiken Jah. Le jour où on me fait changer de chemin je vais bouger. Donc on a été clair et on a signé.
Je pense que le fait que le mouvement s'ouvre petit à petit comme ça, ça encourage les jeunes à aller un peu plus loin et donc je pense que ça va aller tout doucement mais qu'on va y arriver. Au bout d'un moment le mouvement va se lancer.

IVOIR SOUND SYSTEM est né en 1995 dans le cadre des activités du Mouvement Universitaire du Rap avec Mc Solaar, basé au Campus universitaire d'Abidjan. Crée par Marc GBALLOU dit Marc Lenoir. L'objectif premier était de promouvoir les arts de la parole tout en expliquant son impact sur une population africaine en rupture avec ses réalités culturelles.Et depuis 1998 IVOIR SOUND SYSTEM est un CD qui compile les tubes des musiques AFRO RAP - RAGGA - REGGAE.L'édition IVOIR SOUND SYSTEM 2001 regroupe le meilleur du reggae ivoirien en CD14 titres cette fois à partir de la France.
Passez la souris sur l'image

Cette année tu as sorti ton album Françafrique chez Barclay, mais on t'a aussi vu apparaître sur une production IVOIR Sound System, peux-tu nous parler de cette structure ?

Pour moi c'est cool, parce que je pense que grâce à Ivoir sound system les Français sauront qu'il y a un mouvement qui existe en Côte d'Ivoire, même si les jeunes ne sont pas connus.
Et c'est ce qui a était reproché aux aînés. Ils ont rarement parlé de la nouvelle génération. On en entend pas parler dans leur interview.
Sinon, je produis un jeune au Burkina, et la dernière fois, je joué la cassette du gosse à Barclay ; j'ai vraiment l'intention de faire signer le gars ici.

On dit souvent que la piraterie est un gros problème pour la musique en Afrique, qu'est ce que tu penses de ça ?

Tant que les pirates n'ont pas sorti les albums le 1er jour ou avant la sortie, moi ceci ne me dérange pas vraiment. Parce que j'avoue que dans des pays comme au Mali, s'il n'y avait pas eu les pirates je ne serais pas connu du tout. Parce que je n'avais pas signé Mangercratie au Mali et grâce aux pirates le Mali a connu cet album. Donc tant que les structures réelles ne sont pas mises en place et que l'on a pas fini avec la corruption, il ne faut pas en vouloir aux pirates.
Le piratage c'est un manque à gagner, mais le message passe et c'est important.


Tout à l'heure tu disais que tu étais surpris de l'impact que ta musique avait eu dans d'autres pays africains, j'imagine en France et puis ailleurs aussi. Finalement après dix ans de recul, tu as rencontré tes idoles, tu as joué avec eux, finalement tu es un haut-parleur et tu l'assumes puisque tu es là, comment tu vis tous ça, et jusqu'où ça va aller ?

Je suis resté le même Tiken Jah depuis le départ. Je pense que tu ne peux pas être dans un combat comme ça et jouer la star, être supérieur aux gens. Pour moi rien n'a changé, et je suis très heureux que ça se passe comme ça.



Mais tu es quand même conscient que de toutes façons ça avance vite pour toi ?

Ouais Je suis conscient. C'est cool quoi ! Je remercie tous ceux qui ont permis ce que je suis devenu, mais je reste le petit Tiken Jah, le petit Moussa. Et je pense que cette modestie m'a apporté beaucoup, m'a ouvert beaucoup de portes. Et tous les jours qui passent ça me paye.

Et quand tu vois ce que le succès a fait à des tas de gens ça te fait pas peur ?

Je me bas tous les jours, et même si je voulais me la jouer star, mon éducation m'en empêcherait.

Tiken jah / Rubenxela, Juman pour Jahmusik.net - 02/2002

Pour découvrir tous les titres de françafrique... et plus encore, Allez sur le superbe site de Tiken JAH

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