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SEYNI ET LE REGGAE YANKADI
Nous avons recontré Seyni avant l’été, lors d’un de ses passages à Montpellier, avec son ex-groupe Rootsaba. Oui je dis bien ex, et je suis désolé de vous l’apprendre, mais Seyni et Rootsaba se sont séparés après leur tournée estivale. Apprenant la nouvelle, nous avons dans un premier temps été pris de cours ayant prévu de vous diffuser cette interview en septembre. Nous avons finalement pris la décision de vous faire partager ce moment passé avec le Guinéen Alseny Kouyaté aka Seyni car il est bien rare de trouver un artiste aussi original. Sa voix et le chant nostalgique du balafon apportent une coloration nouvelle et envoutante. Il faut dire qu’une histoire particulière le lie à cet instrument :

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2 titres de SEYNI

- Reality
- Limaniya


DISCOGRAPHIE

MOUSSOU KO
Par le théatre Koteba
dont il était compositeur.
Enregistré en Côte d'ivoire
.
(Pas d'image)

ALLAH NIKI
Par le groupe BDM, 1993

NANA
Avec Some Style Band, et Rootsaba.
1999

LIMANA YA
Seyni & Rootsaba 2000

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HAUT DE PAGE

“Je descend de la famille Kouyaté, les grands musiciens mandingues. Nous sommes les nobles des griots. Nous avons hérité de l’instrument sacré qui a appartenu à Soumaoro Kanté, le roi de Sosso, qui nous a donné ce balafon à l’époque de Soundiata Keita” (souverain de l’Empire du Mali au 13°s).

Seyni se considère alors comme un griot moderne car si à l’époque de son grand père puis de son père, ceux-ci chantaient pour les rois, aujourd’hui il chante pour tout le monde et pour la paix., car dit-il : “le peuple est roi pour moi”.
Et comme de nombreux griots, il partira à l’aventure.

“J’ai vécu en Guinée jusqu’à seize ans, puis je suis parti de Guinée, pour faire ma carrière solo en commençant d’abord par le Sénégal, du Sénégal au Mali, puis Côte d’Ivoire, et c’est en Côte d’ivoire que j’ai posé vraiment la valise. Déjà au pays, j’animais les baptêmes, les mariages, les cérémonies avec Papa, Maman, c’est là-bas que j’ai commencé déjà à me dire : attends, il me faut faire quelque chose quoi!, fais-en quelque chose ! et donc je suis parti.”

Parti de son village natal de Madina Oula en Guinée, Seyni exploite d’abord ses talents d’artiste polyvalent en Côte d’Ivoire au sein de la troupe de théatre Koteba d’Abidjan dont il deviendra le compositeur principal. S’en suivent de nombreuses tournées internationales et un album “Mousso Ko” resté enfermé dans un placard.
C’est toujours dans le registre de la musique traditionnelle que Seyni se situe alors, mais depuis longtemps il est aussi passionné de reggae, et a déjà imaginé ce que pourrait être son reggae

“Au pays , mon village fait frontière avec la Sierra Léone qui est un pays anglophone, et là-bas j’écoutais à la radio les Bob Marley, Les Burning Spear ; et en écoutant Bob Marley à la radio je me suis dit que s’il y avait le balafon dans leur skank ça pouvait donner du Reggae Yankadi. Voilà ce sont mes motivations, c’est ça ma musique, du fait que j’ai rajouté du balafon dans les skank jamaïcains.”

Puis en 1989 il atterrit à Angoulême et créer le groupe BDM pour y concrétiser son but, à savoir : perpétuer la tradition mais en l’actualisant à travers l’influence idéologique et musicale du reggae. C’est avec cette formation qu’il assure des scènes telles que les Musiques Métisses, le Printemps de Bourges, ainsi que les premières parties de Johnny Clegg et Aswad (entre autres). Enfin il sort son premier album, Allah Niki” (si Dieu te donne) en 1993.
Après cela, Seyni s’installe à Bordeaux en 1994 et remonte sa formation musicale avec le Some Style Band, avec lequel il enregistre cinq des huit morceaux de son album “Nana” (1999), les trois autres morceaux ont été produit avec Rootsaba, qu'il a rejoint en 1996 ; ensemble ils assurent les premières parties de Ras Michael & the Sons of Negus, de Toots & The Maytals, de Buju Banton, ainsi que la 7° nuit du reggae avec LKJ, le Reggae Sun Ska II avec The Wailers & Pierpoljak et le festival Complet’Mandingue avec Tiken Jah Fakoly….

“Ah les grands grands souvenirs pour moi, y en a gavé quoi ! Parce que pour moi depuis ma carrière en Guinée c’est à dire depuis Guinée, Guinée-Côte d’Ivoire et Côte d’Ivoire-France, j’en ai goûté des bonnes choses, vraiment ; en fait, ça fait longtemps que j’ai commencé à goûter des bonnes choses et ça continue, mais pour te dire, un grand truc qui m’a fait plaisir depuis que je suis en France c’est quand je fais les premières parties des grands frères qui viennent de l’autre côté, les Jamaïcains. C’est important ce contact, ce rapport ; et quand ils écoutent mon reggae et qu’ils se disent “écoute j’ai rencontré un jeune africain qui a mis du balafon dans notre skank …”.
“Le bassman de Bob Marley, Carlton Barrett, des Wailers, quand j’ai fais leur première partie où il y avait vraiment dix milles personnes dans le stade à Montalivet et ce grand frère quand il a vu comment je m’éclate avec le balafon dans le “tshank, tshank” il est venu me dire “Ah ton reggae il est roots, roots, roots” ; Ouais il est raciné, alors j’ai dis à mes musiciens, vous avez vu hein, c’est pas moi qui le dit là mais c’est un grand frère, qu’on a écouté quand on était gosses ! Pareil pour le grand frère Buju, j’ai fait sa première partie et quand il a vu mon reggae, il s’est échauffé à fond de suite, tu vois.”

A ce moment de la conversation Seyni reflète vraiment la joie de vivre, il aime donner et faire partager ses vibes

“Tout ça me motive, et quand tu vois comment le public accueille le reggae Yankadi là, ah c’est super ; et tu te dis de suite mais attends je vais pas baisser les bras, je vais y aller “ Wassa wassa , Ahié !” ; ça veut dire “Est-ce que ça va ? Oui, ça va !” Et quand ça va il faut aller ! (...) “Limani Ya", le titre de mon dernier album, veut dire “Courage !” et dans la vie c’est un remède, quand on a le courage on surmonte tout, et on le redescend tranquille et puis tu remonte parce que tu as ton courage Limani Ya.”

Du courage, ce n’est pas ce qui manque à Seyni avec le parcours qu’il a eu jusqu’à présent, mais contrairement à ce qu’on pourrait penser en le voyant, tous ses rêves ne sont pas encore accomplis.

“le consul de Guinée est venu à mes concerts et sa première question a été “est-ce que tu as joué chez toi ?” j’ai dis “non, mon grand rêve c’est ça”, donc c’est en cours, c’est un projet, gros projet. Surtout ce qui me fait espérer c’est que c’est avec mon ambassade, avec l’appui de l’ambassade.”(...) “aussi je prends plaisir à faire des rencontres dans la musique,, déjà sur l’album tu as bien vu le grand frère Manu Dibango ; il est venu avec grand plaisir jouer là dessus, et mon rêve, c’est de faire un album avec certains grands frères en Jamaïque".

Aujourd’hui, 3 mois après cette interview, Rootsaba et Seyni se sont séparés ; mais ce n’est pas la fin du reggae Yankadi, Seyni a trouvé d’autres musiciens pour l’accompagner.
De leur côté les membres de Rootsaba ont aussi beaucoup d'espoir devant eux, après l'expérience qu'ils ont acqui sur scène ces quatre dernières années, le plus dur sera de repartir, mas on a confianca, Limani Ya.
Et pour rester sur une vibration positive, on vous laisse avec un message d’espoir que nous avais donné Seyni à la fin de l’interview

“La paix, qu’on essaie vraiment de laisser les armes de côté, vivre dans l’harmonie, dans l’amour, dans l’attente que tout le monde soit heureux, et si on pouvait entendre ce petit mot là dit entre nous ici, ça sera tellement fort dans le monde entier qu’on sera tous tout le temps comme ça (grand sourire), les dents en l’air. Mon dernier mot c’est ça : la paix dans le monde”
SEYNI / RUBENXELA - JUMAN
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