C'est
au milieu des années 80 que REGGIE STEPPER
commence sa carrière de Deejay en jamaïque,
d'une manière bien particulière et plutôt
cocasse, vous pourrez le constater dans l'interview. Grace
au vétéran LORD ZELJKO,
nous avons rapidement découvert ce DJ qui a toujours
figuré parmi les favoris de notre animateur radio
préféré. Zeljko a même été
jusqu'à s'occuper de sa distribution en France,
sur le label KING DRAGON, notament pour l'album d'anthologie
"KIM BO KING".
Si vous étiez branché sur NOVA à
l'époque, vous n'avez pas pu passer à côté
du phénomène Reggie Stepper, caractérisé
par son râlement si spécial, mmmmm mmmmm.
Si REGGIE STEPPER n'a pas connu les mêmes heures
de gloire que Shabba ou Buju, il n'en reste pas moins
un DJ phare des année 80, 90. Nous avons eu la
chance de pouvoir le rencontrer cette année lors
de sa venue en
France
et nous vous proposons de découvrir en exclusivité
son interview, mené par Anthony Dread du Kawule
crew.
Où
habites- tu en Jamaïque ?
A Barbican (quartier au nord de Kingston).
C'est là-bas que je suis né ! A présent
j'habite à quelques kilomètres de Barbican
à Grants Pen.
Comment
as-tu commencé à t'intéresser à
la musique ?
La musique est autour de moi depuis que je suis tout
jeune. Mon père chantait et on passait des soirées
entière à l'écouter. Le chant,
la musique, tout ça était autour de moi
depuis toujours. Puis dès que mon père
n'était pas là, on écoutait la
radio ... toujours plus de musique, depuis tout petit
!
Quels
ont été tes influences ?
En tout premier, le DJ que j'ai le plus admiré
quand j'étais jeune : DADDY
UROY. J'ai aussi beaucoup aimé
ce que faisait TREVOR
RANKING. En fait c'est lui mon véritable
maître (silent teacher).
Tu écoutais autre
chose que du reggae ?
Tout ! Tout ce qui passait à la radio en fait
! C'était pour moi la seule façon d'écouter
de la musique à cette époque.
(Reggie se met à chanter
en se rappelant l'époque. "My
boy lolipop ouou ouou", "How much
is that dog on the window ouou " en
poussant son célèbre crie à chaque
fin de vers. (rires))
Quand
as tu commencé à t'impliquer dans le reggae
music ?
La première fois que j'ai vraiment pris un micro
en public, c'était lors d'une soirée dans
ma commune.
J'y
étais avec tous les gars de mon équipe
de foot .
En arrivant à cette soirée, j'ai vu un
gars que je connaissais qui m'interpelle et me dit que
tous les DJs de la soirée n'arrêtaient
pas de descendre notre équipe. En fait l'équipe
s'appelait STEPPER
et on portait tous des surnoms du type Junior
Stepper, Benji Stepper, Reggie Stepper ... Du coup je
suis rentré et vu que j'avais deux, trois lyrics,
j'ai voulu défendre mon équipe. Dès
que j'ai commencé, on m'a fait un Big Forward,
c'était la surprise de la soirée pour
tout le monde !
Après
ça tu t'es mis à travailler des lyrics
?
Oui j'ai commencé, mais la plupart du temps,
je faisais ça comme un hobby, c'était
pour m'amuser. Puis il y avait toujours quelqu'un pour
venir me voir et me dire que je devais enregistrer un
disque. Mais j'étais sceptique. En fait j'allais
jouer un peu pour
tous
les sounds system de la communauté, mais pour tout
t'avouer je pense que j'avais un peu peur du studio. Ce que
je recherchais c'était la vibes des gens. Ca
a mis un moment avant que je me décide à aller
en studio ! Mais je l'ai fait !
Quel a
été le premier titre que tu ais enregistré
?
Le tout premier titre que j'ai posé en studio, c'était
un dubplate, pour un sound qui s'appelait Intrepid,
c'était mon premier Big Sound system. Ca s'était
passé au studio de Gussie. Ensuite, il y a des gens
qui ont entendu mon dubplate et qui sont venu me voir pour
enregistrer des disques. Mais finalement, les premiers sons
que j'ai sorti, c'est un vieil ami, PIPPER
(Tommy "Pipper" Mason), qui m'a poussé à
les enregistrer. Il était musicien, plus dans le Jazz
et il habitait à Miami depuis 10 ans. Quand il est
rentré en Jamaïque on s'est retrouvé et
il m'a poussé à mettre mes mots sur sa musique.
C'est lui qui a produit mes trois premiers titres, "Nice
and Lovely" "Whining
skill"
et "Kim Bo king" ; 2 sont
devenus de gros hits. Ca a marché dès le début
!
Tu
te souviens de la première fois que tu t'es entendu
à la radio ?
Oui oui ! C'était excitant. Mais le pire, ça
a été la première fois que j'ai vu mon
nom dans les charts d'un magazine. "Whining
skill"
était n°3, je montrais le magazine à tout
le monde. (rires). Tu sais, c'était mes débuts
et en plus c'était un magazine de Miami, le Reggae
Beat Magazine.
Te
souviens tu de la première fois que tu es sorti de
Jamaïque pour un show ?
Oui ! la toute première fois, c'était pour Nassau,
aux Bahamas. C'était la première fois
que je jouais devant autant de personne. J'étais tout
jeune et je n'avais pas encore d'expérience. Quand
est venu mon tour et que j'ai vu la foule, je ne pouvais plus
bouger. Papa San,
qui était là aussi, est alors venu me voir et
m'a dit : "Gwann up, Gwann up Regie Man !". Lui
il connaissait le truc ! Du coup j'y suis allé et ça
l'a bien fait, même si c'est vrai que c'était
une énorme surprise pour moi.
Peux
tu nous parler de ton travail avec LORD
ZELJKO ?
En fait, Pipper était venu à Paris pour trouver
un distributeur français pour l'album Kim Bo
King. Il a rencontré Ben et Lord Zeljko qui
l'ont sorti sur le label King Dragon, mais ils ne sont que distributeurs,
c'est PIPPER qui a produit l'album.
Quels
sont très projets à venir ? As-tu des productions
en route ?
Oui, j'ai une nouvelle chanson qui vient de sortir sur le
label Candyman, elle s'appelle "Things and Times".
C'est une chanson sur les gens qui font des choses sans réfléchir.
Elle est sortie sur le riddim "Baby I Love You"
dont l'original était chanté par Alton Ellis.
Sinon, je travaille aussi sur un album que je produis moi
même sur mon label TBFP (The Big Foot
Print).
Quand risque t'on de l'entendre ?
J'éspère vraiment pouvoir le sortir en début
d'année prochaine. J'aurais aimé le faire pour cette
année, mais je préfère bien faire les choses
et attendre un peu, perfectionner quelques choses.