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Kulcha knox 2001 - Jahmusik.net

Un certain nombre d'entre vous doivent déjà connaître Kulcha Knox, et à vrai dire, il serait même assez étrange en tant qu'amateur de reggae que vous n'ayez jamais aperçu ce nom.
Il y a des chances que vous l'ayez vu ces dernières années, lors de sa tournée avec Doniki, Terry Ganzy et President Brown. Peut être aussi avez vous entendu son album Praise Jah Again (un hommage à son père), quoi qu'il n'ait jamais été vraiment bien distribué ici. Sinon, les amateurs de vinyles doivent certainement connaître ses classiques sur le label culturel Kariang auquel il est très attaché, où alors l'avoir rencontré au travers des featurings qu'il a pu faire sur des albums d'artistes jamaïcains, et aussi avec des artistes étrangers, comme la chanteuse Ethiopienne Chachi Tadesse, la diva Soul Sade ou encore notre Pierpoljak national ; tous produits dans les studios Kariang de Jah Mikes à Ocho Rios.

KULCHA KNOX est né le 15 avril 1965 dans les collines de Manchester. C'est un fervent rasta depuis son plus jeune âge, et pour tout vous dire, il a de qui tenir, puisque son père n'est autre que le légendaire animateur de radio Jeff "Free I" Dixon, qui fut assassiné auprès de Peter Tosh en 1987.
La famille du reggae, c'est sa famille.

Sa carrière de DJ a commencé alors qu'il n'avait que 15 ans, et ses lyrics culturels ont eu un fort impact sur les amateurs de sons conscious. Il s'est produit dans tous les plus grands festivals et concerts de Jamaïque, mais aussi aux USA, en Europe et en Afrique.
C'est en Allemagne, alors qu'il se produisait avec le mythique sound culturel Caveman, que Dread Lion de King Fari Sound System l'a rencontré pour Jahmusik.
Ici et maintenant, l'original rastaman Kulcha Knox, dans la lignée d'artistes comme U Roy, Trinity ou Brigadier Jerry.
 

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Dread Lion : Depuis quand t'intéresses-tu au reggae ? D'où te viennent tes influences ?

Kulcha Knox : Je ressens cette musique depuis que je suis né. Pour ce qui est de mes influences, c'est le travail de sa majesté, la tradition de I&I, les chants, le savoir, la liberté... la libération est en chacun. En fait mes deux inspirations principales sont l'amour et la liberté.
Comme nous a dit la tradition, on est né loin de chez nous, alors on fait ce qu'on peut.
Quand tu aimes Jah, et que tu partages ça, c'est toujours un grand plaisir de travailler avec les frères.

Dread Lion : D'où te vient ton nom d'artiste, Kulcha Knox ?

Kulcha Knox : Ce sont mes parents qui m'ont appelé Knox à ma naissance, c'est mon prénom.
Kulcha, ça vient du fait que j'ai toujours choisit de prendre une direction culturelle dans mon travail, dans mes lyrics, dans tout ce que je fais, c'est donc simplement pour ça que je m'appelle Kulcha Knox. Mais j'ai un autre nom aussi, depuis tout jeune on m'appelle Knoky, et c'est même avec ce nom que j'ai commencé, à l'époque mon gimmick c'était " Kulcha Knoky est knoky ", aujourd'hui Kulcha Knox dit : "Holly I Selassie I, Jah RASTAFARI
" (repris en coeur par tout le monde autour).

Quels artistes t'ont le plus influencé ?

Comme je t'ai dit, Rastafari est mon premier guide, ma première influence, et j'ai toujours aimé et été fortement attiré par tous les artistes qui chantaient la gloire de Haile Selassie I. Donc je te dirais Bob Marley, Peter Tosh, Garnett Silk ... tous ceux qui font parti de la maison de Fari. C'est une famille et c'est pour ça que je te dis que Haile Selassie est ma première influence, il est le premier musicien. Pour moi, la musique c'est avant tout, une histoire de tradition, de liberté, de sortir de notre captivité, Burning Spear ! Tous !


Tu n'as pas choisi le chemin le plus facile pour commencer ; pourquoi avoir choisi le Reggae culturel à tes débuts, alors que ce n'était pas du tout le style en vogue dans les années 80 ?

J'ai été bercé par ça, depuis tout petit j'écoute de la musique culture. Tu sais, je me suis toujours considéré comme un jeune africain et le reggae culturel a toujours été ce qui me ressemblait le plus.
J'ai voulu préserver l'esprit du Chant (nyabinghi), puis en fin de compte, je ne savais pas faire autre chose que cela, et c'est bon parce que c'est une clé pour garder les gens en vie. " Generation music " .

Kulcha knox 2001 - Jahmusik.net
Grâce à ma musique, j'ai pu voyager en Afrique de l'Est pour une tournée ; si je n'avais pas joué ce reggae, je ne serais jamais allé au Rwanda, en Ethiopie, je n'aurais pas été à Jérusalem, ni au bord du Jourdain, je ne serais sûrement pas allé non plus en Allemagne, en France, en Suisse, dans toute l'Europe, où de plus en plus de gens veulent me voir.

Penses-tu que le reggae culturel pourra tirer son épingle du jeu, avec la nouvelle vague qui est franchement différente, et tout ce business qui entoure le reggae ?

La vie m'apporte tous les jours, et je sais qu'elle est bien meilleure que l'enfer ; aussi, les choses sont simples sur cette terre : Les bonnes choses vont de mieux en mieux, et les mauvaises de pire en pire, alors je salue tous ceux qui sont du bon côté.
Peut importe toutes les choses négatives que le système enseigne aux jeunes par le biais de la TV, de la musique aussi ; tout ce système veut diriger les gens, et la musique fait souvent avancer le monde à l'envers. Mais je garde confiance, la vie passe et le bien est toujours là, et pour toujours.
Il faut savoir un peu prendre des distances avec tout ça ; les gens aiment vraiment le reggae culturel maintenant, et ils en ont besoin pour sauver leur âme ; et franchement, quand tu vois les gens chanter, crier en concert, je ne peux que penser que c'est du tout positif, que c'est un bénéfice pour la planète entière. On doit préserver ça, c'est comme le levé du soleil.

Est-ce que tu travailles toujours avec Kariang ?

En ce moment le label Kariang n'est plus aussi actif qu'il a pu l'être à une époque, parce que Jah Mikes est en train de tout restructurer, mais je peux enregistrer dans les studios. Kulcha Knox est toujours là.

Les Français te connaissent depuis la tournée que tu as faite avec Terry Ganzy, Doniki et President Brown, quels souvenirs gardes-tu de cette expérience ?

On a tous vraiment beaucoup aimé cette tournée en France, moi et tout le reste du crew, artistiquement c'était fort. Tous les gens qu'on a rencontrés nous ont apportés de la joie, tout à été vraiment positif ; et je tiens à remercier Kariang qui nous a permis de faire de la musique culturelle. Les gens en ont besoin, uknow ? Nous allons bientôt revenir ; on se prépare.


Dans ce crew vous avez chacun votre style et votre personnalité, est-ce qu'il n'y a pas des moments difficiles ? Quelles vibes partagez-vous quand vous tournez comme ça ?

C'est vrai, on a chacun notre personnalité, mais Rastafari nous uni. Terry Ganzy, President Brown, Doniki et Kulcha Knox, nos quatre vies tournent autour de Fari, Haile Selassie I, alors pour ce qui est de cette tournée, franchement ça n'a été que plus de force pour nous, c'est mémorable.

Avant ce tour, les français te connaissaient pour le titre que tu avais enregistré pour l'album de Pierpoljak, comment s'est passée votre rencontre ?

Les amateurs en France me connaissaient sûrement avant ce titre, parce que j'avais déjà sorti un titre sur un album de Everton Blender produit par Jack Raddics sur Star Trail.
Pour ce qui est de celui que j'ai fait avec Pierpoljak, ça a été quelque chose de très important pour moi, et s'est venu naturellement. Kulcha Knox en combinaison avec un artiste français, c'est bon pour Kulcha Knox en France, et c'est aussi positif pour Pierpoljak en Jamaïque. Ca nous fait avancer tous les deux, et c'est une connexion de plus. En plus, cette chanson est vraiment bien, parce qu 'elle parle de l'environnement, de garder la terre propre, elle donne glorifie la lune, les étoiles, la pluie.
Quand on a connecté Pierpoljak, il était au studio Kariang et enregistrait avec Clive Hunt, que je connaissais bien.
Tu sais, il y a une expression qui dit : la musique attire la musique, et les artistes attirent les artistes. Pierpoljak était en Jamaïque pour rencontrer des artistes et ça s'est fait. C'est toujours plaisant de faire de telles rencontres. Je me souviens, on s'est vu à la sortie du studio, et il m'a dit qu'il aimerait enregistrer un Special avec moi ; un titre qui lui servirait de promotion, ensuite il m'a dit de quoi il voulait parler dans sa chanson, et j'ai accepté de suite.

Kulcha knox 2001 - Jahmusik.net


Est-ce que tu le vois quand tu es en France ?

Yea ! J'ai fait un concert avec lui en France pendant sa tournée promotionnelle ; c'était à Rennes. On s'est aussi revu en Jamaïque. Artistiquement on partage réellement quelque chose et on est amis.

Tu as fait un tune avec SADE aussi ? (Kulcha devient mélancolique)

Yea, la musique ... c'est naturel, c'est comme la nature. Le soleil rencontre la lune (...) Toute la journée tu as une mission quand tu fais de la musique culturelle. Tout au long de notre carrière c'est comme ça, on rencontre des musiciens, des artistes, et on arrive à faire des chansons ensemble, spécialement celle là avec Sade, produite par Ras Bob.

Comment vous êtes vous rencontré ? C'est pas dans la rue quand même ? Comment vous êtes vous retrouvés dans le même studio ?

C'est notre tourneur européen qui est basé en Angleterre, qui avait des connexions avec Sade. Puis c'est pendant un voyage vers l'est, vers l'Angleterre que nous nous sommes rencontrés. De retour en Jamaïque, mon producteur Bobby me dit qu'elle avait appelé et qu'elle aimerait faire une chanson avec Kulcha Knox. Ensuite on a préparé tout ça, et ça s'est finalisé à Kariang. RASTAFARI.


Tu es actuellement en tournée en Europe avec le Caveman Sound. Est-ce que tu aimes travailler avec des sounds system ? Parce qu'en Jamaïque les nouveaux sounds tournent de moins en moins avec des chanteurs ou des DJs.

Le Sound, c'est là que je me suis formé et dévoilé à moi-même. C'est ça qui m'a permis d'atteindre le niveau d'artiste international que j'ai à présent. Comme je t'ai déjà dit, la tradition ne change pas, on vient de là ; les meilleurs artistes sont passés par les sounds system.

Comment vois-tu les nouveaux sounds system, qui jouent pour la plupart sans chanteurs ou DJs ?

Bien sûr, il y a en aussi qui donnent de mauvaises vibes, mais les sounds et les artistes seront toujours là. C'est vrai que certains sounds Dancehall ne jouent pas avec des artistes, et tu y trouves moins d'âme. La plupart des jeunes sounds ce concentrent sur la dance, les sounds Dancehall, Juggling, ils ne jouent pas avec ses artistes. Les Oldies étaient les meilleurs, et le sound est là depuis toujours donc je ne m'inquiète pas.

J'ai lu quelque part que tu avais joué avec U Roy pour le King Stur Gav Sound ?

Cette époque est quelque chose de mémorable pour moi. Tu sais .... Deejayer avec ton demi-père, avec le GodFather, Yea ! Avec le roi, le King des DJs, il m'a dit : " Kulcha Knox , tu es mon Original Dancehall Youth " et j'ai rejoint King Stur Gav avec Natty Pablo, Tony Rebel, Sugar Black, Lebanchulah, le jeune Bounty Hunter.
U Roy a influencé tellement d'artistes, mais nous, on a eu le privilège de pouvoir le considérer comme notre père et c'était vraiment fort de se retrouver avec lui comme des jeunes rastas ; on est sur la même route, on est de la même famille, de la même lignée. Je comprends pourquoi ça s'est passé ainsi, parce que c'était juste, vrai et simple.


Qu'est ce qu'il advient des sounds comme le King Stur Gav, parce que ça doit être difficile pour eux face à de gros sounds comme celui de Stone Love ?

Il y en a pour tous les styles en Jamaïque, pour tout le monde. Tu as le Dancehall, et le Roots Rock Reggae, tu as le public Dancehall , celui qui attend du son culturel, il y a aussi un public Hip Hop ; mais en Jamaïque, c'est la musique CULTURE qui apporte la joie et le bonheur.
Le Hip Hop ! ! ! il peut remballer. Il veut détruire les gens sans culture, il ne laisse pas les gens en paix, il n'apporte ni bonheur ni joie. C'est la musique culturelle qui arrive à préserver les gens unis en Jamaïque, parce que même quand c'est la guerre le reggae dit : " Police and thieves, in the street... ", et même les jeunes d'aujourd'hui dans les dancehall chantent " we no want no war, no..." (écoutez en realaudio)


Quels sont tes projets, parce que nous attendons un deuxième album avec impatiente ?

Ca fait un moment que je n'ai pas enregistré, et les gens attendent vraiment que je leurs fasse entendre le meilleur de moi-même. Alors, comme je te disais tout à l'heure, la compagnie Kariang est en pleine restructuration, et il doit y avoir une suite à ce qu'on a commencé. Bientôt vont sortir quelques 45T qui n'étaient pas parus auparavant, et je dois vraiment travailler le plus possible sur mon prochain album pour le finaliser. Ce sera un album naturel, avec des chansons pour l'âme et pour l'esprit, de la dancehall, des chansons traditionnelles, ce sera un mix de ma vie, tout le monde s'y reconnaîtra.

Et bien sûr, je reviendrais en Europe. Je sens qu'il est temps pour moi de venir plus par-là.
One Love, One Inity, comme rastafari nous l'apprend tous les jours, Holly I Selassie I Jah RASTAFARI, Holly Manuel I Selassie I, Jah RASTAFARI.

Kulcha Knox avec Dread Lion du King Fari Sound

KULCHA KNOX
& Dread Lion
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