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Horace andy, Jahmusik.net, Lyon Juillet 2001

C’est à Lyon que nous avons eu le privilège d’interviewer Horace Andy, lors du Reggae festival qui a été annulé cet été. C’est un homme calme et réservé que nous avons rencontré ; et, en voyant son regard, on comprend tout de suite d’où lui vient son surnom Sleepy

" Tu sais, j’aime beaucoup dormir (rires...) , mais ne t’inquiètes pas, je ne m’endormirais pas pendant l’interview."

Nous allons ici vous faire découvrir ou re-découvrir un des artistes les plus fameux et original du reggae, the Guv’nor, Sleepy, Horace Andy.

Né à Kingston en 1951, c’est à l’âge de 15 ans que le jeune Horace Hinds commence à sérieusement s’intéresser à la musique, sous les conseils de Philip Pratt, talentueux producteur qui lui enseigne la guitare.

" Philip Pratt est comme un père pour moi, c’est lui qui m’a offert m’a première guitare ; il m’a enseigné les premiers accords et m’a dit « pratique maintenant » ".


Ecoutez le Jingle de Horace Andy pour jahmusik.net

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SKYLARKINGHorace Andy, Skylarking dernière édition.
Skylarking

Mr Bassie
Horace Andy, Mr Bassie en hommage à Leroy Sibbles
Mr Bassie

In the Light
Horace Andy, In the light
In the Light
Do you love my music

Dancehall Style

Money Money
Spying Glass

hoace Andy Lyon juillet 2001

Bercé dans le monde de la musique dès son plus jeune âge (son cousin n’est autre que le roi du ska Justin Hinds), Horace découvre vite ses capacités vocales, et enregistre ses premiers singles sous son vrai nom, Horace Hinds, dès 1967, pour Philip Pratt, "Blackman Country" et "I may never see my baby", singles qui ne rencontreront pas un réel succès.
A cette époque, si Horace avait bien le sens du son, il n’avait pas encore trouvé son style et s’inspirait beaucoup de ses idoles, les stars du rocksteady du moment : Ken Boothe et surtout Delroy Wilson.

"A cette époque j’avais la voix, mais je ne savais pas encore comment l’utiliser"

Au début des années 70, comme de nombreux artistes, il rejoint l’écurie Studio 1 de Clement "Coxsone" Dodd, qui lui donnera sa première chance, mais aussi son nom.

"C’est Coxsone qui m’a donné mon nom quand je suis arrivé à Studio 1. En fait je venais de chanter mes deux premières chansons,"Something on my mind"et "Got to be sure", et Coxsone m’a demandé mon nom ; je lui ai répondu « Horace Hinds », il a alors coupé la musique, est sorti du studio, puis est revenu, et il m’a dit « Pourquoi pas Horace Andy comme Bob Andy ? » voilà comment c’est arrivé."

Et c’est bien sous ce nom que nous le connaissons et qu’il s’imposera par ce style original, en falsetto, qu’il développera tout au long de la période Studio 1, avec des tunes meurtriers, enregistré dans les studios de Coxsone entre 1970 et 1972, et qui sortiront dans Skylarking son premier album.
Horace Andy est non seulement chanteur, mais il est aussi un talentueux compositeur, sachant aussi bien conter les rêveries d’un rasta qui regarde le ciel dans "Skylarking", que de rendre hommage au Bassiste Leroy Sibbles dans "Mr Bassie".

"Toute ma vie je rendrais hommage à Leroy Heptones Sibbles ; c’est pour lui que j’ai fait "Mr Bassie"."


Dès le succès de Skylarking, tous les producteurs de l’île s’arrachent le jeune prodige de 20 ans qui passera dans les plus importants studios de l’époque.
Fidèle à Phil Pratt, il enregistre avec lui "Money is the root of the Evil", "Tag along", "Let the Teadrops Fall" ; il travaille aussi avec Derrick Harriot, Keith Hudson, Augustus Pablo, ou encore Niney the Observer, qui l’emploieront à tour de rôle. Mais c’est avec Bunny Stiker Lee qu’il produit ses morceaux les plus accomplis, comme "You’re my Angel", que l’on retrouve en partie sur l’album The Prime of Horace Andy.Cependant, les titres enregistrés à cette époque sont pour la plupart disparus.

Au milieu des années 70, la guerre politique fait rage à Kingston, et comme de nombreux artistes Horace part vivre aux Etats-Unis.


"Tu sais, je n’aime pas trop parler de toute cette époque, parce que les raisons de mon départ étaient principalement politiques."

Par la suite Horace retournera enregistrer de temps en temps en Jamaïque, mais c’est là qu’il commencera réellement à s’exiler de ses terres, laissant derrière lui ses plus grands succès.
Basé aux USA, c’est avec le producteur New-yorkais Everton DaSilva, qu’il produit en 1977 un de ses albums les plus spirituels, les plus engagé aussi, In the Light ; est-ce que les compositions étaient le résultat de cette situation d’exil ?

"Je pense que oui, parce que j’avais besoin d’entretenir ma spiritualité. Tout est un combat et c’est le combat d’un rasta."

En 1979, un coup dur s’abat sur Horace avec l’assassinat de DaSilva avec qui il avait entrepris de nombreux projets.
Il ne perd pas pour autant son courage et sa détermination, et continue de travailler avec quelques producteurs Jamaïcains comme Jammy, Sly & Robbie, Bobby Digital, et avec le label américain Rough Trade, la plupart du temps il se contentera de rechanter de vieux tubes sur de nouveaux riddims.
Mais c’est un nouveau chef d’œuvre qui arrive en 1982, Dancehall Style annonçant par son titre la vague Dancehall et ses deejays qui laissera pas mal de chanteurs dans l'anonymat, mais c’est avant tout un album roots, enregistré aux Studios Wackies pour le producteur Lloyd "Bullwackie" Barnes, cession qui semble rappeler d’excellents souvenirs à Horace.

"Dancehall Style avec Bullwackie, yea yea, excellent souvenir, c’est mon album préféré."

Pendant la suite des années 80, Horace ne se produit presque pas ; il habite toujours aux USA, on le remarque parfois sur des séries de producteurs Jamaïcains, et il apporte son soutien à quelques jeunes artistes, dont Chaka Demus & Pliers, mais durant quelques années il restera à l’écart du reggae business.

"C’est vrai, je n’ai pas beaucoup enregistré à cette période. J’ai voulu me mettre en dehors de tout ce business, donc pas de représentations, pas de concerts, j’ai arrêté de chanter pendant un moment, mais j’ai toujours continué à écrire. "

C’est en Europe, en Angleterre, que Horace connaîtra une renaissance musicale au début des années 1990, avec le jeune groupe de Trip Hop, Massive attack.

"J’ai recommencé en Angleterre à la fin des années 80, et c’est au début des années 90 que j’ai rencontré et rejoint Massive Attack, en 1991.
Pour te dire la vérité, je pense que je les ai aidés et qu’ils m’ont aussi beaucoup aidé, parce que depuis que je me suis mis avec eux, ma carrière est repartie ; j’ai fait un album avec Jah Shaka, deux avec Mad Professor, un avec Blackhall Music, mais la majeure partie de mon travail se passe avec Massive. Tu sais, ce sont des jeunes sérieux, d’ailleurs j’ai une chanson qui parle d’eux « The youth of today... ». Aussi, on va sortir un nouvel album au début de l’année prochaine, c’est pour bientôt. »

Horace Andy est un artiste qui aime l’originalité, c’est pourquoi il se plait avec ce jeune groupe de Trip Hop, avec qui il peut réellement développer sa créativité ; fait qu’il reproche à de nombreux producteurs qui souvent, ne lui font chanter que ses vieux titres.
Mais Horace reste amoureux du reggae, de tous genres.

"J’aime bien le reggae anglais, sa diversité ; en fait j’aime le reggae en général, il est partout et personne ne peut arrêter cela."
"J’aime bien aussi le nouveau reggae, Luciano, les Deejays comme Capleton, Buju Banton, Sizzla, je n’aime pas toujours tout ce qu’ils chantent, mais j’aime leur musique. Tu sais je me rappelle quand j’avais leur âge, j’avais le même tempérament par rapport au système, parfois les gens jugent mal les Deejays, tu sais, Bob Marley était très hardcore lui aussi."

A 50 ans Horace est plus que jamais un des piliers du reggae music et de son renouveau ; depuis plus de 30 ans maintenant, il montre ses talents de chanteur et de compositeur, toujours original, toujours innovant, et toujours aussi éclairé.

"Je ne connais pas beaucoup la France et les français, mais s’il y a quelque chose dont je suis certain, c’est que les Français aiment beaucoup le reggae, tout le monde le dit. Continuez à travailler dans le bon sens, et surtout rappelez vous : The father come first ".

Horace Andy / Rubenxela (Photo Jahni © Jahmusik.net - Lyon Juillet 2001)

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