Skanky
et Guy
Al MC se rencontrent et décident
de former le Metal Sound.
"A
un moment on a voulu montrer ce qu'on savait faire,
ce qu'on pouvait faire
C'est surtout après
l'album de Daddy Yod, et puis on entendait des trucs
comme "peuples du monde" (Tonton David),
donc on a commencé à se rassembler
pour pouvoir faire des maquettes".
En
1993 la formation
sort son premier album sur le marché local,
et c'est en 1994 avec le second qu'elle se fait
remarquer grâce à des titres comme
"yen a marre", ou "joue
pas avec le crack.", qui dénoncent
les méfaits du crack sur la jeunesse antillaise.
En 1996, c'est le 3eme album,
DJs au top. Le Metal Sound vient
en métropole pour une série de concerts
; le groupe marche bien, mais après un
désaccord rompt son contrat avec sa maison
de disque :
"
A l'époque on tournait en temps que Metal
Sound, et puis après la tournée,
on était bons avec la maison de disques
Déclic. Du coup, on a fait nos histoires,
on a arrêté notre contrat avec eux,
puis on a produit une compilation qui s'appelle
Biwa, et
différents autres petits trucs . La compilation
est sorti en 98 et depuis je travaille
entre la Martinique et la France."
En
fait Guy Al MC s'installe sur Paris fin 1997
pour préparer la compilation Biwa.
Dans la capitale, il n'est pas totalement dépaysé
car des frères sont déjà
implantés et le Groovin' commençait
à émerger avec des artistes piliers
de la scène underground parisienne, comme
Jah Mike (Ragga Dub Force) ou encore MC
Janik, plus qu'une histoire de son, c'est
avant tout une histoire d'amitié.
"Avec
Mc Janik, on se connaît depuis longtemps,
on peut dire qu'on vient du même quartier
en Martinique. Moi c'était la cité
Calebasse , mais c'est même pas les
sounds system qui nous ont fait nous connaître.
Tout jeune, on toastait déjà au
pays ensemble, et puis vers 91 il est monté
en France à Paris, nous on est resté
au pays, notre travail a continué, et puis
à chaque fois qu'on montait en métropole
on se connectait avec eux . D'ailleurs, sur DJs
au Top, je chantais un morceau qui big up les
djs, et dessus je big up Jah Mike qui chantait
"non pas prend' coke ", Dixy Culture
qui chantait "fo chi vé tout ça
", donc on se connectait déjà.
On a aussi fait un sound ensemble avec Stand
Tall, au Squash Club, en fait c'est une continuité,
ça allait de soi que je travaille avec
eux."
Si
le reggae et le dancehall sont présent
depuis un bon moment en Martinique, il aura tout
de même fallu plus de 10 ans pour que le
son martiniquais sorte de l'underground et passe
une vitesse supérieure.
"Le
combat est là, ça commence à
se faire seulement, parce qu'on ne peut pas dire
que le reggae francophone soit déjà
imposé, et les artistes antillais dans
le reggae, y en a pas des masses qui ont déjà
percé ; peut être qu'il y a Kossity,
lui c'est reggae, mais en même temps c'est
un peu hip hop, Il y a aussi l'album
Real Don qui a été primé
aux victoires de la musique, Mory, Nuttea
tous ces artistes qui était un peu
plus hip hop, mais c'est déjà une
bonne chose, ça commence tu vois à
se faire mais bon pour le moment les artistes
antillais ne se sont pas encore imposés.,
c'est toujours dans l'underground.
Quand on parle de s'imposer, c'est avoir une dizaine
d'artistes dans les majors, mais tu ne vois pas
encore trop d'artistes antillais guadeloupéens
ou martiniquais qui ont déjà signé
vraiment : c'est Mc Janik qui a signé dans
une grande maison, y a Yanis
(Odua) qui a signé il n'y a pas longtemps,
mais bon sinon y en a pas vraiment ; y a Mory
qui est des deux, qui est africain et antillais,
bon mais lui il était déjà
ici, c'est à dire qu'il est pas sorti des
Antilles comme Yanis, comme moi ou comme Mc, mais
sinon ça vient."
L'esprit
communautaire reste fort dans la communauté,
et les artistes ne cessent de se tirer vers le
haut les uns les autres. Ils essaient tous de
faire émerger la scène antillaise
sur le marché, faisant poser les frères
dès qu'une production se fait sentir.
"qu'il
a eu la possibilité de faire des featurings,
il déjà fait ça avec des
gars de son massive. Yanis lui aussi, tu vois
ça s'est fait comme ça. De toutes
façons dans le dancehall il y a beaucoup
de combinaisons qui se font. Sur mon album, j'ai
des combinaisons avec pratiquement tous les gars
du groovin, avec Jah Mike, avec Janik, Straika
D. avec tous les gars.."
Fin
1998 GUY AL décide
de se lancer dans la production de son album,
qui deviendra son premier opus solo "Long
Time", sorti fin 2001.
Le groupe Metal Sound ne s'est jamais vraiment
arrêté, et Guy Al, Skanky et Radical
n'attendent que de pouvoir à nouveau sortir
un nouvel album ensemble. Mais dans la vie on
ne fait pas toujours ce qu'on veut, surtout quand
on veut bien le faire et que l'on habite aux 4
coins du monde (Skanky est en Martinique, Radical
à la Réunion et Guy Al à
Paris) . Mais les frères reste les frères
"Tu
vois Metal Sound c'est aussi un concept de travail,
on est toujours dans ça, mon album c'est
Metal Sound aussi, il n'y a pas de problèmes.
On est toujours dans cet esprit là. on
a une idée de se rassembler pour bien bosser
ça pour faire un album pour début
2003, mais on veut pas faire un truc à
la va vite, un truc juste commercial, on a jamais
fait ça, on va pas se mettre à faire
ça maintenant."
Si
à présent Guy Al officie au sein
du Groovin' Sound et habite en métropole,
il n'en néglige pas moins son île
qui est aussi son inspiration, et c'est là
bas qu'il s'est dirigé quand il a enregistré
Le clip de "La dame en rouge".
S'il avoue aussi apprécier les DJS jamaïcains
du moment comme Capleton, c'est bien la musique
des Antilles qui le fait le plus vibrer, d'ailleurs
il regroupe de nombreux artistes locaux au sein
de son Crew Indika
dans son Ghetto à Rivière
Pilote.
"Dès que le gars font de la bonne
musique je kiffe, Yanis Odua , y a de bons
massives déjà, j'étais le
premier fan de Mc Janik, y a Straika
D c'est mon petit frère dans la musique,
parce qu'il fait parti de mon crew au pays, Indika
et il fait parti de Groovin' ici. Il y a plein
de gens au pays comme Saël, Skanki,
Worni Obiniala qui font parti de mon possee
au pays. J'ai oublié Daddy Mory,
Yanis Odua, j'aime bien les gars, tout ce qui
se fait de bien j'aime bien, je supporte tout
ce qui se fait au pays dès que c'est bien,
tous les bons djs je les kiffe."
Et
quand on lui demande ce qu'il pense du hip hop
reggae qui se fait de plus en plus en Jamaïque
"De
toute façon la musique c'est un territoire
vaste, qu'on mélange reggae hip hop ça
date pas d'aujourd'hui déjà et puis
c'est toujours la musique de la rue, c'est toujours
faire passer des messages faire bouger les gens.
C'est bien."
GUY
AL MC Rastaman dans le cur , rastaman
dans la vie, Jah Bless...
"Mon
message c'est peace & love, Amour avec un
grand A, il faut que tout le monde avance bien
"
Guy
Al mC/ Ruben - Juman 2002
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