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C'est une jeune formation du sud de la France que nous allons vous faire découvrir pour cette édition. Le groupe FORWARD n'est pas encore bien connu, mais la détermination de Isée, Fotis, Hugo et Julian semblent résister à toutes épreuves, et il semblerait bien qu'on entende de plus en plus parler de cette formation dans les temps à venir.
Nous vous proposons de les découvrir au travers de cette interview, et si leur son vous intéresse, rendez vous à l'espace MP3 où leur titre "I see di youths" est en téléchargement.


Pouvez vous présenter les membres du groupe ?

Forward c'est en fait trois musiciens et un chanteur. Fotis et Isée, respectivement bassiste et batteuse, Hugo le clavier, nous trois nous venons de Paris, et le chanteur, Julian, vient de Belgique.
 

Ca fait maintenant trois ans qu'on a lancé Forward, en fait avant on faisait la section rythmique d'un autre groupe, Streety I&I.

Vous vous êtes connu comment ?

Hugo : En fait Fotis et Isée, sont frère et sœur ; moi j'étais leur voisin, quand on vivait à Bagnolet, dans le 93. Nos maisons étaient accolées. On a vraiment grandi ensemble, et un jour on a rencontré un groupe qui partait de la capitale pour se poser en Ardèche ; et on a suivi tous les 3. On a fait deux saisons avec streety I&I, entre les tournées ici et un peu en Espagne.
Ca nous a bien forgé, niveau concert, niveau structure, comment faire tourner un groupe.

Ça fait combien de temps que vous faites de la musique ?
Fotis : On fait du son ensemble depuis quelques années, mais chacun a commencé bien avant. Par exemple Hugo a commencé la musique à huit.



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J'ai entendu dire que vous sortiez du conservatoire ?
Fotis : Une partie ouais. En fait Hugo a fait huit ans moi cinq ans et Isée trois ans. Moi c'était batterie, Isée guitare et Hugo à la flûte traversière.

Comment composez-vous ?
Hugo : On commence à bien composer tous ensemble ; on essaye d'apporter chacun notre truc .
On a quand même nos rôle définis, c'est clair que Fotis s'occupe surtout des lignes de basses, qu'Isée s'occupe des lignes de batterie.
Fotis : Mais pour tout ce qui est mélodie c'est quand même Hugo qui fait la plus grosse partie du travail, clavier et arrangements.
C'est aussi lui qui compose une grande partie des textes, l'autre partie revenant à Julian.
Pour ce qui est des titres du maxi, on a réussi à tous travailler bien ensemble tant dans la musique que dans les textes, on donne tous notre avis, on essaye de se guider l'un ou l'autre sur ce que l'on préfère.

Autre chose de surprenant, vous jouez depuis presque 5 ans, mais vous semblez jeunes. Vous avez quel âge ?
On a tous vingt ans à peu près. Isée est la plus ancienne, elle a vingt-deux.
Respect vous êtes des Youth raggamuffin vous !

Julian votre Singjay n'est pas là aujourd'hui, mais pouvez vous nous parler de son parcours dans la musique ?
Julian vient de Mons en Belgique ; Il a débuté avec un groupe de Hip hop qui s'appelait Métaphysique. Il a commencé assez jeune, à 14 ans je crois. Après il a continué à faire du ragga, puis à force de rencontrer des roots, des dreads, il a un peu dévié du système hip hop et a plus investi sa voix au niveau du reggae ragga.
C'est ce qui fait son charme, il mélange les styles, ça va du reggae roots au ragga en passant par le dancehall. Il a une bonne voix bien polyvalente.

Vous en êtes où au niveau des productions ?
Pour l'instant on a sorti, un maxi cinq titres, auto produit au mois de décembre 2001, avec les moyens du bord. On a enregistré à St Etienne, au studio de la Dub incorporation avec Ben Jouve et masterisé au studio de Bangarang par Kobé.

Quels sont vos projets actuellement, vous pensez à un album ?
Il y en a pas mal ! Déjà notre objectif c'est de devenir pro, donc c'est de tourner, de manger de la scène, d'essayer de faire une centaine de concerts.
Sinon, pour ce qui est de l'album, on envisage de commencer quelque chose de sérieux cet hiver, on est bien motivé. Pour la réalisation, on continuera toujours de manière autonome, et on risque de travailler dans un studio en Ardèche. On veut pas fonctionner avec des majors, c'est surtout ça. On veut pas engraisser l'industrie du disque, notre objectif c'est pas de sortir un truc commercial.
On veut quand même garder un concept où dans lequel on puisse continuer a jouer nos lyrics et notre musique comme on le veut. A partir de là, on sait que si on signe chez une major ou même chez certains label on aura pas cette exclusivité. Donc voilà ! l'album ça sera pour l'année prochaine.

En projet, mis à part Forward, avec la section en fait, il y aussi pas mal d'artistes qui nous ont proposé de travailler avec eux.
On vient d'enregistrer un autre 4 titres avec un groupe de musique traditionnelle de Casamance (Sénégal), il s'appelle Kalone (Youssou Mane). Cet orchestre est très connus là bas et commencent de plus en plus à faire son chemin en France. En fait on vient de lancer avec eux un concept dans lequel notre section vient se greffer à leur orchestre. Ca va peut être nous ouvrir des portes pour des tournées or de France, et créer des connections pour la section Forward ; en tous cas jusqu'à présent c'est une excellente expérience et le résultat est plutôt original. On s'est produit avec eux cet été au Jamaican Sunrise de Bagnol sur Cèze.
On va aussi peut être travailler aussi avec un artiste de Paris qui s'appelle Little Dan. On l'a rencontré lors d'un concert et il va bientôt sortir son maxi ou son album. Apparemment il signe chez Universal, et comme il travail avec des musiciens qui sont très demandés, donc peu dispos, il se peut qu'il ait besoin de nous s'il fait des tournées sur Marseille ou la région. Mais ce n'est encore qu'à l'état de projet, et on espère que ça va pouvoir se réaliser.
Sinon il y a aussi l'association, FWD, avec laquelle on organise des Sounds System. Le kiff avec l'association c'est de faire des connections avec des crews et de pouvoir tisser un réseau pour s'entraider entre nous. Se promotionner les uns les autres .

Pour l'instant vous vivez de quoi ?
On essaye de vivre de la musique, mais on est obligé de faire des petits boulots.
On est obligé de travailler un peu à mi-temps, et pas toujours dans des tafs bien légaux (rire).
En fait on se démerde. Pour l'instant c'est pas encore plein temps, mais c'est ce qu'on aimerait arriver à faire. Trouver une structure carrée, style manageur, tourneur qui nous encadre pour nous faire passer au moins intermittents et pour nous faire rôder la scène, en France, et à l'étranger tant qu 'à faire.

Vous avez joué à pas mal d'endroit en France puis en Espagne, quelle a été la plus grosse scène que vous ayez faite ?
Cet été on a joué avec Kalone au Jamaican Sunrise, c'était massif. Sinon avec Forward on a déjà fait une scène de 1 200 personne au Hall C à St Etienne, et avec notre ancien groupe, Streety, on a déjà joué devant 10 000 personnes au festival U Zona en Espagne. Mais c'est pas une question de nombre, c'est une question de scène et de vibes.

Votre meilleur souvenir ?
Le meilleur souvenir ! Pour le moment, c'est au hall C. Niveau ambiance, accueil, entente avec les groupes c'était fort. Le truc c'est qu'on fait beaucoup de 1er parties ; c'est comme ça qu'on va se faire connaître, mais on voudrait aussi faire de plus en plus nos propres concerts.

Où puisez vous votre inspiration ?
Elle est jamaïcaine avant tout, elle est dread. Sur un plan groupe français on a des influences comme Raggasonic, Tonton David, des gars comme ça ; sur un plan jamaïquain ou anglais, ça peu aller loin, y a beaucoup d'influence comme Mad Prof…..
On essaye d'écouter un peu tout dans le reggae, et de prendre ce qui nous plait et d'y rajouter notre touche, sans reproduire. On varie les styles, on passe du roots au ragga, un peu dancehall aussi. Tout en sachant que l'on est que trois musiciens donc que ça sera toujours un peu limité quelque part.
.
Quels sont les messages que vous véhiculez dans vos chansons ?

Il y en a plein en fait! A la base, si on est parti dans la musique c'est parce qu'on ne voulait pas rester dans un système de ville qui fini par te nuire, dans le sens où tu es trop un instrument du système.
Après, il y a différents chemins à pendre et la musique c'est pour nous un moyen d'essayer de faire passer notre message. Comme une lutte . On essaye de rester engagé, que ce soit contre les conflits des peuples, ou contre la suprématie du pouvoir de l'industrie. AU CHIOTTE LE CAPITALISME. (rire).
Il faut pas tomber dans les clichés non plus. En fait, on est contre la discrimination, quelle soit raciale, sexuelle, religieuse.
Il y a beaucoup de groupes qui cartonnent qui te racontent des trucs commerciaux.
Ils te font du pseudo militantisme à deux francs. Il y en a plein qui vont crier jah rastafari mais qui vont pas avoir de lien avec ça en fait. Les gars ils sortent de la Bretagne par exemple, sans viser personne ! Jah rastafari c'est le retour en Ethiopie tu vois, et eux ils sont en aucun cas concernés par ça. Nous on est né dans un pays d'oppresseurs, même si on ne l'a pas choisi, mais on n'a pas à ce mettre à la place des oppressés. Nous, même si on est dread, on ne se dit pas rastafari. On a notre combat de dread, et on a pas notre place dans le leur.

Un tuc à dire en particulier sur vous ?
Le nom, Forwad ça veut dire " de l'avant " nous on veut essayer de rester fidèle à cette image, du moins, en essayant d'avancer tout le temps et que ça dure le plus longtemps possible. Nous on veut en faire notre vie, on est pas encore professionnel, mais ça doit rester un kiff avant tous. Parfois il faut rester sur de son choix et pas lâcher le morceau.
On dit ça, et en même temps on est conscient qu'on a que 20 ans, et on sait pas ce qui viendra dans dix ans. Mais notre objectif, dans Forward, c'est pas de péter la baraque pendant un an et de disparaître après. On veut durer et ne pas aller trop vite pour ne pas se casser la gueule trop vite. Prendre le temps de trouver notre style. On commence juste à trouver le style Forward. On essaye aussi de ne pas dire toujours les même trucs dans nos chansons, de varier les thèmes. Mais à quatre, avec un seul lead vocal, c'est pas facile de beaucoup varier.

Vous avez quitté Paris pour l'Ardèche, ça se passe comment le reggae là bas ?
Il commence à faire sa place, mais reste assez festif. Le ragga, comme nous on le joue, underground ou dancehall, sur des riddims jamaïcains, ici ils sont pas trop open à ça.
Ils découvrent tout juste la culture sound system.
Dans les grandes villes les sounds sont beaucoup plus grands et nombreux. C'est tout autre chose. C'est parce qu'en fait il n'y a pas assez de jeunesse. En fait la jeunesse se barre. Pour que les gens aiment il faut leur faire écouter des sounds de qualité, c'est ce qu'on essaye de faire quand on organise quelque chose.
La qualité avant la quantité. Que ce soit dans le spirit ou dans la qualité de la musique !

Forward / Cdrik pour Jahmusik.net

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