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Si le reggae est très développé aux Antilles, on parle beaucoup plus souvent de ce qui se passe en Martinique qu'à Gwada, où la plupart des studios sont tenus par les géants du Zouk. Pourtant de nombreux artistes sévissent en ces contrées.
Malgré son jeune âge, ne vous y trompez pas, FIGHT a commencé sa carrière de chanteur il y a une dizaine d'année maintenant.
Aujourd'hui, après avoir fait ses preuves aux Antilles au sein du Karukera Sound System, puis parallèlement en France depuis 1996 avec le groupe Hip Hop Nostra Familia, FIGHT se lance dans une carrière solo. Fort de toutes ses expériences, il décide de pointer directement vers son rêve le plus fou, la Jamaïque.

C'est là bas qu'il a produit son nouvel opus, guidé par le célébrissime Clive Hunt .
Nous vous proposons en exclusivité de découvrir son parcours. Rencontre avec FIGHT.

Tu as commencé très jeune ta carrière de chanteur, à 12 ans je crois, Est-ce que tu es né et a grandi dans un environnement musical ?
Fight : On peut le dire. Mon grand oncle, Casimir Letang, a posé les bases de la poésie musicale aux Antilles et mon oncle a contribué à l'évolution de reggae ragga sur le ghetto guadeloupéen en travaillant notamment sur le produit Ragga Dub Force Massive et en travaillant avec des gens comme Kalimon, Ragga Bolo, Puppa Alain

Lors de ta première apparition discographique auprès de Kennedy, est ce que tu t'appelais déjà FIGHT ? Quel était ton registre musical à l'époque ?
En fait j'ai enregistré ce produit à 14 ans sous le nom de FIGHT et je venais de faire ma transition du rap au ragga, bien que j'ai toujours écouté du reggae. J'essayais déjà d'être culturel, même si j'étais jeune.

Quand et comment as tu commencé à t'impliquer dans les sounds system ?
Lors de ma rencontre avec D King J (dont la mort m'a inspiré le titre Pou Yo) on a essayé de tourner un peu dans les sounds et y prendre des vibes. A cette époque là je pense que le reggae music antillais était déjà très riche et des DJ sortaient de partout. Par la suite, j'ai rencontré le KARUKERA SOUND SYSTEM formé alors de Brother Jimmy, Puppa Alain, Oliver Stone, Teddy, Lovy Jam, Supa Bu, Big Man, Fazer

Contrairement à la Martinique, il semble que la scène Zouk soit très prégnante et pesante à Gwada, comment sont considérés les sounds system ?
La scène zouk est présente mais pesante aussi en Martinique, la seule et grosse différence est qu'en Madinina il y a des structures qui ont posé de la tune pour promouvoir le reggae alors qu'en Gwada, on voit seulement aujourd'hui quelques personnes s'organiser comme il faut, et encore avec leur moyens personnels : Black Warel, single Admiral T ou autre sont des auto-produits.
Les sounds system sont par conséquent toujours underground malgré un public demandeur et friand. La tranche de population plus âgée n'est pas encore ouverte au reggae music. C'est dû à l'amalgame qu'ils font entre locks man bad boy et rasta man.


En 1996 tu te rends en Métropole pour tes études, est ce que tu les as poursuivies ?
Je viens de les finir cette année avec une maîtrise d'Arts Appliqués et un concours pour entrer dans l'enseignement.

Tu as fait tes études à Strasbourg, comment s'est passée la rencontre avec Nostra Familia ?
Une connexion s'est faite avec des rapeurs et nous avons créé le groupe. Nous étions les premiers à faire un mélange hip hop et ragga sous la même entité.

En parallèle tu continuais à travailler avec le KSS ?
Bien sûr, mon travail avec la Nostra Familia m'a permis d'élargir mon champ d'action mais ma carrière dancehall était liée au KSS. Nous étions une grande famille.

En 2000 tu décides d'entamer une carrière solo. Qu'est ce qui t'as décidé ?
Des plans m'ont été proposés en tant que Fight et non plus KSS ou Nostra Familia (featuring hip hop, compil'…). Un éditeur s'est aussi intéressé à mon travail. Toutes ces choses là se sont faites naturellement, de même que le travail avec les musiciens. Aujourd'hui on tourne avec un show live de 2 heures sous le nom de Fight et on prend réellement notre pied !

Est-ce que la Jamaïque était une étape importante pour toi ? Peux tu nous parler un peu de ton expérience là bas, tes rencontres ... ?
Oui, ce voyage m'a permis d'éprouver mes capacités auprès des grands. J'ai fait 5 titres avec Clive Hunt qui était en contact avec mon éditeur et qui a demandé à me rencontrer. Sur place d'autres connexions humaines se sont faites avec le Kariang et surtout avec quelqu'un que j'apprécie beaucoup, Jah Mikes. J'ai travaillé aussi avec Rowan qui a produit entre autres l'album de Shaggy.
Lorsqu'un artiste comme President Brown kiffe ta musique et veux poser sur un de tes sons, ça te donne la force de croire en toi et de ne pas baisser les bras.
Etre avec des gens comme Jah Mason et Kultcha Knox et les voir en plein travail ; aller dans la maison de Sizzla en construction pour ses breden et son frère ; prendre un bain dans une rivière où l'eau froide et l'eau chaude se rencontrent où Garnett Silk venait se baigner avant chaque concert… C'est fabuleux !

Est ce que tu continues à travailler avec tes anciens posse ?
La distance et le temps rendent les choses difficiles avec la KSS dream team mais on fait le maximum pour ne pas se perdre de vue. On se voit, on s'appelle…
Pour la Nostra Familia la vie à pris le dessus. Mon travail avec le band ne me laisse plus beaucoup de temps pour m'investir entièrement dans le groupe


Cette année tu as sorti un album Hip Hop avec KAYA P, comment ça s'est passé ?

Le label Ouesch Prod m'a proposé le concept d'un album commun sur lequel ils font toutes les musiques et j'ai accepté car je reste ouvert au maximum dans ma musique. Je pense que le hip hop et le reggae suivent un chemin parallèle tout en étant différent.

Tu continues donc à balancer entre Hip Hop et reggae ?
Je vis pleinement reggae mais à côté de ça j'apprécie aussi le hip hop. Je ne pense pas balancer, quand je


FIGHT Romeo & Juliette

pose sur du hip hop je reste Fight. Le message, la vibe et la technique sont les mêmes, seule la musique change.

Tu as fait énormément de scènes, quels sont tes meilleurs souvenirs ?
Avec le Kss, le Podium Sun Fm à la plage de Moule. Il y avait environ 10000 personnes et une bonne partie reprenait le refrain de Mo Money… C'est une belle expérience.
Avec la Nostra Familia, les Découvertes du Printemps de Bourges. On a été sélectionnés pour représenter le Grand Est de la France, et tout le cheminement des sélections, des préparations jusqu'au Festival de Bourges nous ont fait vivre quelque chose de terrible.
En solo, la première partie de Capleton à Strasbourg. J'ai pu ressentir une osmose avec le public - je sais pas si tu vois l'effet que ça peut faire, l'impact que ça peut avoir sur un artiste !


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Quels sont tes projets pour la fin de l'année et les temps à venir ?
Un 5 titres vient d'arriver. C'est une auto-production qui va nous servir à décrocher des plans que j'espère nombreux. " Roméo et Juliette au pays des merveilles " a été fait pour viser un public large.
Des scènes sont programmées.
Le meilleur est à venir et on reste ouvert à toutes propositions.

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FIGHT / RUBENXELA - Jahmusik.net

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