RAS
Daniel Ray n'a pas un passé discographique
retentissant, et pourtant, si vous fréquentez un
temps soit peu les sounds system de France et de Navarre,
vous l'avez certainement déjà entendu, car
il est l'un des artistes qui a capturé le plus
de DubPlates dans nos contrées. Daniel a commencé à chanter à
l'âge de 5 ans, et fréquente de nombreux
sounds en Jamaïque, mais ne s'investi que tardivement
dans une carrière professionnelle.
Installé en Europe depuis le début des années
90, c'est entre la France et l'Angleterre qu'il passe
la majeure partie de son temps, et qu'il planifie ses
activités, qui l'emmènent parfois à
l'autre bout du monde, en Ethiopie par exemple.
Aujourd'hui, Daniel est fin prêt à sortir
de l'underground et à faire connaître sa
voix suave rappelant tantôt Garnett, tantôt
Dennis.
C'est lors de son passage avec le Reality Sound et
Sister Carole que nous l'avons rencontré.
Interview exclusive RAS DANIEL RAY
Est-ce
que tu peux nous parler de tes débuts en tant que
chanteur ?
Ma
carrière a d'abord commencé en Jamaïque,
à l'église, puis à l'école.
Je chantais dans la chorale de l'école, on faisait
des concerts et les gens ont commencé à
cette époque à voir en moi une graine
de chanteur. Alors à partir de là je me
suis mis à me produire dans les rassemblements
comme les tremplins et différentes choses. Après
les tremplins j'ai commencé à chanter
dans les sounds system, et j'en suis venu à chanter
dans des groupes.
Dans
quels sounds system as-tu joué ?
Au
début, j'ai commencé à chanter
dans des sounds comme Echo
Tune, Night Riders
jusqu'à ce que je me retrouve dans un big sound
comme Killamanjaro,
au côté de Ninjaman, Supercat,
Early B, Little John, Ricky Trooper,
Shabba Ranks. J'ai aussi joué avec Metro
Media, puis Jah
Love Music, avec les vétérans
Brigadier Jerry, Charlley Chaplin, Josey
Wales, Culture Dan et Painter Levi.
C'est à partir de cette époque que j'ai
commencé à avancer en studio. Etape après
étape.
Ta
première venue en Europe c'était au début
des année 90 en tournée avec
Beres Hammond,
ça a dû être une bonne expérience
pour toi .
Ouais
c'était une très bonne expérience
de tourner avec Beres Hammond, en Suisse, il y avait
de bonnes vibes, en France de bonnes vibes aussi.
Comme j'ai fait de bons concerts en France pour la première
fois, il y a un autre promoteur qui m'a proposé
d'autres shows, et du coup j'ai plus orienté
ma carrière vers la France. J'ai fait des combinaisons
avec différents groupes comme Saï Saï,
Pablo Master et bien d'autres.
J'ai
de bonnes connections avec les gars de Raggasonic et
plein de jeunes français. Daddy Mory,
Daddy Nuttea et tous les autres de leur crew,
Stand Tall.
J'ai assisté à l'essor du reggae en France.
Respect.
Et
en Angleterre tu as joué avec différents
sounds, différents artistes ?
Ouais,
en Angleterre c'est bon ! Je joue plus avec des groupes
des 12 tribus, comme
à Manchester, Birmingham, Londres. Et on a tourné
avec Jah Love Music dans toute l'Angleterre.
En Ecosse il y a de bonnes vibes aussi, en Suisse, bonnes
vibes, en Italie, bonnes vibes.
Peux-tu
nous confier un de tes meilleurs souvenirs de scène
?
Une
fois j'ai joué avec Buju Banton aux Francofolies
et c'était de bonnes vibes, parce que on a fait
toute la première partie ; moi et Malik Boulibye,
le public était vraiment relaxant.
La fois où j'ai joué avec Jah Love
Music au Reggae Sum Fest en Jamaïque, c'était
une bonne vibe aussi.
Tu
as été en Ethiopie
?
Oui,
j'ai aussi joué à Sashamane,
c'était de bonne vibes aussi.
Le public était vraiment très respectueux
quant je chantais. A un moment, chanté
un couplet à capella, tu vois ? Je pouvais
vraiment les atteindre.
Les gens en Ethiopie ils vous mettent plein d'argent
dans les poches, tu vois, j'avais quatre poches
remplies.
Ils défilaient sur scène et c'était
vraiment magique pour moi, c'est comme la continuité
d'une mission. J'ai joué avec deux groupes
éthiopiens ils sont bigs en Ethiopie maintenant
: Janny Ragga et Lafontani. J'ai
joué avec eux à Paris. De bonnes
vibes.
Tu
as un album en préparation ?
Oui,
disons qu'il est toujours en cours de réalisation
en ce moment, parce que les producteurs essaient d'atteindre
un niveau plus professionnel. Il ne se sont pas considérés
comme assez professionnels pour le moment ; alors ils
prennent le temps pour atteindre ce niveau avant qu'ils
ne finissent la réalisation, ce qui me permet de
travailler sur un autre album en Angleterre. Donc les
deux albums sont en cours.
Tu
n'as jamais sorti d'album avant ? C'est un peu surprenant,
un chanteur comme toi ! Tu ne voulais pas en faire avant
?
Si,
mais le fait est que j'ai commencé ma carrière
tardivement, j'avais d'autres activités,
comme électricien, des petits boulots, à
la ferme, et chanter, pour moi, je le voyais comme un
hobby. Je ne me voyais chanter que comme ça.
Et
quand as-tu réalisé que c'était
ton truc ?
A
l'époque je vendais des tapis dans la rue
à Kingston et la nuit on allait dans les
sounds system, et les gens ont vu la différence
et m'ont dit qu'il fallait mieux que je chante.
Ouais ! Et à partir de cette époque j'ai
commencé à prendre ma carrière
plus au sérieux et à me focaliser dessus.
Donc à partir de là, j'ai commencé
à chanter à Kingston ; je me suis produit
lors d'un concert où il y avait Dennis Brown,
John Holt, Jahmali et d'autres artistes
comme Dan Hudson, Sangi Davis et le T.T.I
en backing. J'ai donc fait l'ouverture et il y avait
là un promoteur qui venait d'Europe, il a aimé
le concert, m'a donné des vibes et par la suite
on a fait des concerts ensemble.
Ce qui fait que j'ai commencé à tourner
avant d'enregistrer. Les gens voient en moi quelqu'un
de professionnel bien que je n'ai jamais enregistré
un tas d 'albums.
J'ai commencé ma carrière tard parce que
je faisais toutes ces choses. Mais j'écrivais
beaucoup de chansons à cette époque, ce
qui fait que j'ai plus de cinq albums potentiels,
il ne reste plus qu'à poser la musique et réaliser
ça.
J'ai un parcours différent de la plupart des
artistes qui ont commencé leur carrière
jeunes et sorti des tas d'albums.
Maintenant les gens me connaissent dans le monde entier
mais ils n'entendent pas beaucoup ma musique ce qui
fait qu'il va falloir qu'il fasse le rapport.
C'est une nouvelle voie et c'est dur à porter.
C'est une tribulation.
C'est peut être pour moi une nouvelle façon
d'affronter le système ; j'ai tourné dans
le monde entier et c'est après que je sors mes
productions. Les gens attendent ça.
Je me pose toujours sur des compilations, comme avec
le titre
OAU., un production des 12 tribus avec des artistes
des 12 tribus.
Greetings.
Nom divin pour le Seigneur et sauveur Jésus Christ,
révélé dans la personnalité
de son Impérial Majesté, l'Empereur Haile
I Selassie I premier ; Remercions le Seigneur, big up
à toutes les communautés rastas, les 12Tribus,
Nyabinghi, Bobo Shanti, Ethiopian World Federation,
tous les mouvements qui traitent avec la vérité
(conscience) dans leur cur.
Respect, yes I !