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A force d'écumer tous les concerts et festivals depuis quelques années les contacts que nous dressons avec certains artistes se font de plus en plus amicaux et nous partageons de plus en plus souvent des vibes et des discussions que nous n'aurions jamais imaginé avoir.
Un de nos artistes coup de cœur et ce depuis un bon moment n'est autre que monsieur BUJU BANTON avec qui nous prenons toujours un immense plaisir à échanger nos vues.
Ceux qui connaissent un peu Buju savent pourtant que malgré sa disponibilité auprès des médias, il est un des artistes les plus lunatique de la scène reggae et à vrai dire, même si les vibes sont toujours excellentes, nous ne savons jamais comment se terminera l'interview, Buju est le seul maître à bord dans ces cas là.
l'interview de BUJU BANTON 2001
picture courtesy of JUlian reggaephotos.de
Il aime parler, raisonner et partager ses vues avec des jeunes de l'autre bout du monde. Il sait aussi que c'est une mission de s'y prêter et que le message qu'il compte laisser à son public, passe aussi par là. Mais il sait aussi se protéger et en l'occurrence lors de cette rencontre que nous allons vous retranscrire, c'est sa voix qu'il souhaita épargner en ne parlant pas trop longtemps. Très louable juste avant un concert, surtout quand il nous parle de compromis et du fait qu'il veut donner le meilleur de lui-même à tout le monde.

En ces temps perturbés par la guerre, la violence, les attentats, la haine et les pressions, c'est d'unité et de fraternité que Buju a souhaité nous parler lors de notre rencontre à Dour en Belgique. A l'heure où la plupart des artistes s'arment de discours et d'opinions relativement extrémistes, Buju semble résolument une des personnalités les plus sages et les plus au même de la situation mondiale ; pas qu'il soit spécialement très consensuel, car Buju sait aussi être ruff quand il le faut, mais surtout du fait qu'il soit posé, intelligent et qu'il souhaite une seule et unique chose : l'unité.

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Lors de cette rencontre Buju avait une idée particulière en tête et c'est de ça dont il voulait parler.
Quelque chose l'avait particulièrement frappé et intrigué en Europe : la monnaie unique, l'euro.

BUJU BANTON : La monnaie est unique dans toute l'union européenne, c'est quelque chose de bien. Mais l'union doit aussi faire corps avec l'idée de rassemblement des noirs et des blancs dans une certaine adéquation et une parfaite communion.


Est-ce que c'est un sujet dont vous parlez en Jamaïque ?

Je parle de toutes les formes d'unité. L'émergence de l'unité européenne est similaire à l'émergence de toutes ces grosses sociétés commerciales partout à travers le monde. Le monde devient petit, il se globalise, s'universalise. L'unification de certains pays est inévitable pour montrer que le monde est en train de devenir plus petit. Ainsi la masse des gens voient ce qu'ils appellent la liberté avec la possibilité d'aller d'une frontière à une autre. Mais cette liberté est une illusion ! Parce que vous êtes encore en train de la chercher. Ceci dit, l'union est bonne ! l'union entre frères et sœurs. Jah Guide !

L'unité de tous les pays du monde ?

L'unité de l'Afrique, l'unité de l'Europe, l'unité des Caraïbes, des Etats Unis ... tout le monde vise l'unité et c'est la seul voie pour être plus fort.
Mais je ne sais pas si c'est une illusion d'en être persuadé et de ne jamais connaître ça, parce que les gens ne marchent pas ensemble.
C'est clair qu'ils sont ensemble pour des festivals, ils dansent, ils chantent, mais dès qu'ils s'en vont, chacun fait sa vie.

La musique est une voie pour unir les gens alors ?

La musique pousse les masses à se rassembler, elle les aide à vaincre et

à prendre la voie qu'ils sentent pour se sentir libre, pour méditer et pour penser à propos de la vie. Tout ça de différentes manières et avec de nombreuses perspectives, c'est la possibilité de se regarder soit même et de voir d'autres aspects de la vie. Voilà ce que la musique a le pouvoir de faire. Aussi, si la musique ne fait pas ce que doit faire la musique, ce n'est pas de la musique. JAH !

Tu disais que les gens qui viennent dans tes concerts sont unis pendant le show et se séparent aussitôt après. Penses-tu que ça vienne du fait qu'ils ne voient pas d'artistes suffisamment performant sur scène ?

Il y en a peu qui essaieront toujours de voir ce qui a de lumineux et qui essaieront de séparer ce qui est bien de ce qui est mal. Puis il y a ceux qui ne donnent rien et pour qui tout ça ne veut rien dire. C'est pour ça qu'on revient chaque année et certains ne comprennent toujours rien.
Je prie et j'espère connaître le jour où cette musique atteindra vraiment les gens et qu'ils seront absorbés, qu'ils vivront. Le jour où Rastafari pourra entrer dans leurs cœurs. Ce moment là, nous connaîtrons des jours et des lendemains meilleurs. Une meilleure vie, une meilleure condition humaine.
Quand je regarde les festivals reggae, je vois tous ces gens qui viennent tous ensemble ; il n'y a pas de haine, pas de guerre, pas de combats, juste du Love pas de pressions, pas d'oppression. Juste quoi ? LOVE ! Juste quoi ? Music ! Et de l'heeeeeerbe ! (rires) SELASSIE I.
Les Africains, Egyptiens, Ethiopiens, Chinois, Jamaïcains, Belges, Allemands, Français, de partout, tout le monde ... dans une seule et même harmonie.
Je veux dire à tous les gens que je les aime, je les aime beaucoup, merci de me supporter et de supporter ma musique, le reggae music. Merci de m'ouvrir vos bras et de m'accueillir dans vos pays, dans vos villes, dans vos châteaux. Buju Banton et le Shillow Band ferons toujours battre le cœur du reggae music pour l'éternité.

Ce soir là Buju nous aura quitté un peu vite souhaitant préserver sa voix et donner le meilleur de lui-même sur scène ! et après le spectacle qu'il a offert devant plus de 6000 personnes déchaînées, nous ne pouvons rien lui reprocher, ce n'était que justice. Avec grande classe, il est venue nous montrer une fois de plus à quel point il était un grand monsieur du reggae music.

Nous le recroiserons le lendemain dans des circonstance pour le moins exceptionnelles : en compagnie de Lee Scratch Perry qui n'avait plus parlé à des Rastas depuis plus de 5 ans aux dires de son tourneur. Mais ça, c'est une autre histoire que nous vous raconterons certainement lors d'une prochaine édition.

BUJU BANTON / RUBENXELA 07/2002 Dour Belgique. Photos Julian Reggaephotos.de

Redécouvrez l'interview de BUJU BANTON 2001

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