Nous
vous avons présenté BOB WASA l'an dernier
lors de la sortie de son 2ème album CREATION,
co-produit par le Artikal Crew ; et vous aviez peut
être téléchargé "Planting",
sa combinaison avec Rod Taylor.
Ce rastaman à la forte ressemblance avec Peter
Tosh, tant par sa voix grave, que par sa carrure, est
originaire de l'île de Saint Martin dans les Antilles,
île mi française, mi hollandaise, à
quelques encablures de la Guadeloupe et de la Martinique.
Bob Wasa n'est pas un nouveau venu dans le monde du
reggae. A Toulouse, où il a posé ces bagages
il y a une dizaine d'année, il est un figure
proue du mouvement.
Nous vous proposons sans plus attendre de le découvrir
au travers de cette interview réalisé
à Montpellier après un de ses concerts.
Tu es donc originaire de St Martin, comment ça se
passe au niveau du reggae en général là-bas
?
A
mon époque le reggae était vraiment peu développé,
c'était très limité et il y avait peu
de rastaman. En fait, pas mal de groupe jouait du reggae,
mais pas exclusivement .
Comment
étaient perçus les rastas et le reggae à
cette époque ?
C'était
vraiment dur dans les premiers temps pour les rastas à
St Martin, parce que le gouvernement était très
strict et voyait ça d'un mauvais oeil. Mais rastaman
a continué sa marche et leur a montré la vérité,
le droit et la lumière ils finirent par accepter.
La situation est meilleure maintenant
?
Oui la situation est meilleure pour les rastas à
St Martin. Il y avait des mauvaises choses qui se passaient
et qui continuent de se passer, mais maintenant je pense
que c'est bien mieux que ça ne l'était quand
j'étais plus jeune.
Est-ce
que ça t'arrives de retourner là bas ?
Non ça fait 10 ans maintenant que je suis en France
et je ne suis jamais encore retourné là-bas,
c'est un projet.
Avant d'arriver en France, qu'est ce
que tu as fait ?
J'ai tourné en Amérique, et dans pas mal de pays
caribéens..
Quand
as-tu commencé à t'intéresser au reggae
?
J'ai commencé le reggae après avoir entendu
pour la première fois, le véritable album de
Bob Marley, Rastaman Vibration .
Alors
ta première influence a été Bob Marley
?
Oui ma première et elle est toujours très présente
parce qu'il vit toujours et qu'il est toujours là,
même s'il y aura toujours de bons prophètes qui
viendront ; chacun éduque l' autre. Quand tu plantes
une bonne graine tu obtiens un bon arbre fruitier.
Peux-tu
nous expliquer quel a été ton parcours musical,
parce que sur scène tu peux jouer de la guitare, tu
chantes
A la base je joue un peu différents instruments. Mais
c'est à l'église que j'ai vraiment commencé
à jouer de la musique, avec le gospel. Bien avant de
jouer du reggae,
j'étais chanteur dans une chorale de gospel, puis j'étais
aussi un des batteurs de cette chorale. J'ai commencé
la batterie à 12 ans, c'est mon premier instrument.
Etais
tu déjà rasta à l'époque de rastaman
vibration ?
Non je n'étais pas rasta à cette époque
mais je ressentais les vibrations.
En fait, je suis né rasta ; mais en grandissant tu dois
comprendre la signification de rasta, connaître ta culture
et alors tu peux te déclarer rastafari. Mais Bob Marley
m'a réellement montré les racines, la lumière,
la vérité de rastafari, parce qu'il est vraiment
l'homme qui a amené la musique aux quatre coins du monde.
Il a porté le message aux jeunes; il est vraiment le
seul qui à mon époque ait fonctionné comme
un générateur, tu vois ?
Mais il y en a plein d'autres, plein d'autres grands artistes
reggae, des prophètes.
Est-ce
que tu aimes les artistes reggae modernes ?
J'aime la musique, tout autant que les artistes reggae modernes,
parce que ça se développe et accède à
un niveau supérieur ; les gars deviennent plus sages.
Aujourd'hui les uns travaillent sur ordinateur, les autres sur
des instruments naturels, chacun développe un niveau
supérieur dans la musique, ils mettent leurs talents
dedans, alors pour moi c'est ok.
Peux
tu nous parler un peu de ta carrière, as-tu sorti quelque
chose quand tu étais à St Martin ?
J'ai enregistré deux titres à St Martin, mais
je ne les ai jamais sortis. Et je ne les ai jamais joué
en concert . Depuis neuf ans que je suis ici personne ne les
a entendu . L'un s'appelait 'Take me back to Africa' et l'autre
' Man in Sound' . Ce sont les deux premières chansons
que j'ai enregistré dans ma vie.
Mais les deux disques que j'ai réalisés ont été
faits en France, parce que c'est une très bonne vibe.
J'ai donc fait Take care of my life en 1998, et Creation en
2001.
Est-ce
que c'était une opportunité ou est-ce
que tu es venu en France pour la musique ?
Je suis arrivé en 1992. J'étais venu
en France pour rencontrer quelqu'un avec les deux
mêmes chansons que j'avais fait à St
Martin. Mais quand je suis arrivé en France
il y a eu des problèmes entre différents
gars, des histoires de business, alors je n'ai pas
pu rencontrer les gens que j'étais venu voir
car ils avaient des problèmes avec le gouvernement.
Du coup je suis resté en France. En fait
j'avais déjà pas mal d'amis ici et
mes enfants étaient là aussi.
Comment
as-tu rencontré le Artikal band ?
Ca fait longtemps que je marche avec Asher le batteur
d'Artikal ; ça s'est toujours fait dans une
bonne vibe, un esprit familiale, et du coup on a
décidé de faire l'album ensemble.
Il m'ont ouvert leur porte, leur cur et leur
esprit, et on l'a fait.
Parce
que c'est une auto production
Yeah man comme tu le dis, et c'est ce qui est très
intéressant, de voir qu'il y avait un si
haut potentiel, et des gens d'ici. C'est vraiment
puissant de travailler avec des gens comme ça
; et c'est bien plus important pour moi que de travailler
dans une grosse compagnie, où il n'y a aucune
vibes, et seulement de la vanité, de la monnaie,
et aucune communication. Là, on vit ensemble,
on mange ensemble, on dort ensemble, c'est plus
une affaire de famille.
C'est
hors de ton esprit de travailler avec de grosses
compagnies ?
Oui définitivement ! Moi personnellement,
Bob Wasa c'est hors de question.
Qu'est-ce
que tu pense de la vibe reggae française ?
C'est très important le fait qu'il y ait cette vibe reggae
en France ; avec le bon message du reggae. Une fois qu'il y a ce bon
message avec cette vibe française c'est la même choses
que dans la vibe anglaise. Parce que la lutte, c'est une lutte contre
le wicked, une lutte qui cherche à préserver les oppressés
et les pauvres hors de l'oppression et de la souffrance. Donc la vibe
française et faite sur le même modèle. On va dans
la même direction.
Ce
soir on t'a vu chanter en français, est-ce que tu sortira quelque
chose comme ça ?
Ouais c'est prévu pour le prochain album, il y aurait quelque
chose en français bien sûr. En fait ça m'arrive
souvent de chanter en français pour mon enfant, mais je ne
suis pas à l'aise car j'ai toujours peur d'inverser les mots.
Je ne suis pas francophone à la base et j'essaie de faire de
mon mieux pour pouvoir communiquer avec les gens.
Mais c'est sûr, dans mon prochain album il y aura des surprises,
mais je n'en dirais pas plus, vous entendrez ça.
Well yes I now InI say thanks on to the works that the I dem do
and give music you know, keep on the good works seen and may Jah
guide and protect you all; righteous from the heart soul and spirit
u know I mean.