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ABDOU DAY est né à l'autre boût du monde, dans l'Océan Indien, à Madagascar. Venu s'installer en France en 1989 pour ses études, sa passion pour la musique prend vite le dessus, au fil des rencontres et expériences. C'est dans son intégrité, son naturel et sa détermination que sa musique prend sa source et on a rarement rencontré un artiste avec autant de détermination dans le monde du reggae music francophone. ABDOU gère tout ! Production, distribution, promotion ... et plutôt bien, car pour le moment, son dernier album, LIBRE s'est déjà vendu à plus de 4000 exemplaires, score que certaines célébrités jamaïcaines n'atteignent même pas.
Sans plus attendre, nous vous proposons une interview qui vous permettra de mieux le découvrir.

J'ai lu quelque part que ton père était footballer. Peux-tu nous parler de ça et de la façon dont tu l'as vécu ?
Oui, mon père était footballer, il était parmi les premiers joueurs malgaches à être partis jouer à l'ile de la Réunion. Mais comme c'était quelqu'un de rebelle, il est vite retourné à Diego. Il avait aussi un bon boulot et une belle vie, du coup, il a préferé rester vivre là-bas.
Grace à lui, on lisait le "miroir de foot". A l'époque on était au courant de tout ce qui se passait dans le monde entier, au niveau du foot ; on connaissait tous les joueurs de Pelé à Platini !

C'est en 1989 que tu t'installes en Métropole. Quelle en était la raison ?

Oui je suis venu en 89 en France mais j'ai quitté MADA en 84 pour la Réunion. J'y ai passé 4 ans, je préparais mon bac, puis je suis retourné à Diego fin 87. J'y suis resté 1 an. C'est seulement après que je suis parti en France. Mon objectif était avant tout de pouvoir faire quelque chose de bien. Etant citoyen français, j'y allais donc dans un premier temps pour les études, ensuite, il y avait aussi le foot et après la musique.

Faisais-tu déjà de la musique à Mada ? Tu chantais ? tu jouais d'un instrument ?
Oui, à Madagascar on joue de la musique tout le temps, c'est naturel. Il n'y à pas que les chanteurs officiels qui chantent, ma mère, par exemple, chante chaque fois qu'il y à des cérémonies de mariage, quant il y a la fête des esprits (tromba), c'est aussi le cas pour ma grande mère , mes tantes mes voisins. De mon côté, j'ai commencé jeune, en fait, de l'âge de 4 à 9 ans, je chantais des chansons traditionnelles pour gagner un peu d'argent. Par la suite j'ai continué, j'ai toujours chanté ! Avant de quitter DIEGO, en 89, j'ai realisé un clip avec un caméscope de mon père ; c'était mes premiéres compos, il y avait le titre "who are you".

 

Niveau instrument tu as donc commencé par l'harmonica ?
Non, avant de jouer de l'harmonica, de la guitare ou du mélodica, on a inventé un insrument avec mon frère : on soufflait dans les mains et ça donnait un son comme de la flute. Je me serts encore de ce truc, vous pouvez l'entendre sur l'intro de "hypocrites".

Quand et comment t'es-tu intéressé au reggae music ? Quels sont les artistes qui t'ont donné envie de t'impliquer dans cette voie ?
En 78 mon père est rentré de son voyage en France avec des vinyles de Bob Marley, Eddy Grant,Tosh, Gainsbourg ... et franchement ça nous a changé la
vie ! C'était le bonnheur ! Mais avant tous ça, on connaisait déjà Jimmy CLIFF,
JOHNNY NASH.
À cette epoque tous les quartiers s'interressaient à cette musique car c'était
la première fois qu'on entendait des paroles, des mélodies qui nous parlaient
directement, qui nous représentaient. Et, à force d'en écouter presque 24/24, cette musique nous à pénétré dans le corps.

Est-ce que Abdou Day est ton véritable nom ou un pseudonyme ?
ABDOU DAY, c'est mon vrai non , le nom de mon père en malgache c'est DAHY,

seulement il l'écrit toujours "DAY", alors on est resté sur ça. ABDOU est un prénom musulman, c'est notre religion.

Comment as-tu fais tes premiers pas dans le reggae en France ? Tes premières rencontres ? Comment as tu rencontré tes musiciens et particulièrement Joby un des membres du groupe fondation "6 ème continent" ?

Quand je suis arrivé en France, j'ai rencontré pas mal de gens et je suis devenu choriste d'un groupe de Metz : SAWURI. C'est à cette époque que j'ai vu jouer JOBY et j'étais le jeune qui donne le coup de main en chantant des reprises de BOB. C'était entre 1992 et 1993. Après je suis devenu chanteur du groupe NOMAD dans les vosges, c'était en 94. c'etait un bon moment de reggae roots !

Comment en es tu arrivé à auto-produire ton premier album MISTER BABYLON ? On retrouve dessus Mr Tyrone Downie, comment s'est fait la connexion ?

Je me suis produit moi même car j'avais bien compris les systèmes qui mènent aux maisons de disques. Je savais que jamais ils ne viendront me chercher ou faire quelques choses pour les jeunes qui font du reggae, qui parlent de realités, de verités . Et moi, je ne compte pas chanter des conneries ! Ca ne m'intéresse pas de chanter pour parler dans le vide. Alors je me suis dit que pour que les gens puissent m'écouter, il faut que je me produise et que je fasses des sacrifices. Je suis fier de l'avoir fait !
En fait, mon premier album c'etait MAIS POURQUOI en 95. En 98 j'ai sorti MISTER BABYLON avec l'aide de TYRONE DOWNIE qui à realisé deux titres.
En regardant Taratata j'ai vu TYRONE qui voulais aider des jeunes qui font du reggae , alors je suis allé le voir à strasbourg lors d'un concert avec les Wailers et je lui ai laissé un CD. Il a aimé et 2 semaines après il est venu me voir chez moi, et on a travaillé.

Est ce que cet album t'a ouvert des portes ?
Bien sur, l'album m'a ouvert des portes, j'ai joué plus de 600 concerts depuis. "Aza amina tsiny zao" était n°1 partout dans l'Océan Indien, les peuples dansent avec tout le temps ça fait plaisir.

L'an dernier tu as auto-produit ton 2 ème album LIBRE, quels sont les résultats pour le moment ?
L'album LIBRE est sorti en septembre 2002. Après 1 an, le bilan est positif, j'ai pressé 4500 exemplaires et j'en ai vendu plus de 4000 en auto-distribution.
C'est vrai, la Fnac m'a beaucoup aidé en sectionnant l'album pour la "nouvelle scène française" ; j'ai pu profiter de promotion nationale. puis, lles magazines comme "Ragga" ont aimé l' album, tout ça m'a bien aidé.
Beaucoup de petites maisons de disque m'ont contacté mais comme l' album était déjà partout, ils ne voyaient plus leur intérêt. Mais moi, je vais pas m'arrêter là, je vais presser
encore plus pour que tout les enfants du reggae entendent mon album.
  J'attends la fin d'année pour baisser le prix, genre 10 Euros ,ça me permettra d'enregistrer un nouvel album pour 2004.
Au niveau musical, l'album a touché beaucoup de personnes differentes, je reçois des compliments du monde entier : de Grèce, d'Israël ,Afrique et aussi beaucoup de Jamaique. Je pense que c'est le côté malgache qui a fait la différence.

Est ce que l'auto-production est une fin en soi ?
Auto-production c'est pas une maison de disque mais petite case à musique, alors ça donne de la force et des idées. je peux me contenter de ça, être intermitant et jouer partout sans pression.
Mais qui ne veut pas de vrai maison de disque ? Ce genre de structure peut t'aider, te donne le temps de bien travailler, de faire de la musique à 100%. Les portes sont toujours ouvertes, mais qu'ils sachent qu'on est pas des cons.

Dans tes chansons tu utilise les langues française, anglaise et malgache, comment composes tu ? comment choisis tu les thèmes que tu abordes dans tes chansons ?
Dans mes chansons je m'exprime en malgache, français et en anglais afin de toucher un maximum de gens.
Je compose toujours avec ma guitare, puis je réalise avec mon ordinateur. Après, ce sont tous les musiciens qui le font vivre, qui lui donnent de l'âme.
Pour le textes, je ne suis pas un prophète, je parle plutot de la vie, de l'actualité, de ce que je vois, ce que je ressents. j'aime aussi écrire sans parler de chose précises, pour que chacun interprète à sa façon ,comme un
tableau.

Tu définies ta musique comme du REGASSY, peux tu nous parler de ce concept ?
J'appelle ma music "reggassy", c'est tout simplement parce que je suis "gassy", c'est à dire malgache. Ca veut dire reggae gassy, donc reggae malgache.
Musicalement , grace à l'étude qu'on menait avec Joby, Gino, Pepa (section
rythmique
) et moi même au niveau rythmique, on a pu integrer le rythme malgache comme "salegy", l'applaudissement façon malgache et tout ça, ça
donne quelque chose de nouveau au reggae. On adore voir la foule se dechainer avec nous.

Comment ça se passe niveau reggae à Madagascar ?
Madagascar c'est un pays qui aime et qui vit avec la musique. Le reggae c'est la musique du peuple de la paix. Jimmy CLIFF à joué devant 100 000
personnes. Tout le monde ecoute du reggae. Mais la musique du pays reste le salegy.

As-tu déjà joué là bas ?
J'ai joué deux fois dans ma ville natale en 96 et récemment il y a 2 mois.
C'était juste une apparition de 10 minutes, il y avait 4000 personnes , ça m'a
ouvert les yeux, l'avenir c'est en Afrique.


Est-ce que ton album est distribué au pays ?

Je n'ai pas souhaité que mon album soit distribué la bàs par un circuit de distribution particulier. Je voulais que cet album aide des gens qui n'ont rien. Du coup, il y a beaucoup de gens qui le piratent et essayent de vivre en le vendant. Ca me fait de la promotion gratuite, il faut toujours être positif. Mais à la base LIBRE était pour l'Europe .

Ta meilleure promotion c'est sur scène que tu la fais, parles nous du public de l'Est de la France, celui qui t'appelle "Le Prince du reggae" .
Il y à pas mieux que la scène, on se sent à l'aise. c'est la meilleure façon de montrer ta vrai face, on ne peut pas tricher et c'est grace à ça que je vends beaucoup d'album. Tu nous verras rarement à la telé, les radios
nationales qui ont des émissions reggae ne veulent pas de nous parce qu'on a pas de maison de disque et je trouve ça dommage, "écoutes les peuples" . Les publics de l'EST sont positifs, ils ont compris qu'il faut du soleil pour chauffer ce pays froid , alors il ont adopté le reggae-reggassy. Partout où on a joué, le public est présent et motivé. On passe toujours de bons moments et je les remercie énormement. la France c'est le pays du reggae !

Quels sont tes projets pour les temps à venir ?
Mes projets pour les temps à venir c'est bien sur l'album pour 2004, des concerts partout en France et en Europe et surtout tourner dans l'Océan Indien : Madagascar, Réunion, Mayotte, Maurice, Seychelles, Comores). Je travaille aussi sur le DVD de LIBRE avec des titres inédits et des mixs différents des dubs de "TIMOUR".

Quel message voudrais-tu laisser aux visiteurs de JAHMUSIK.net ?
Ne jamais baisser les bras , continuons le combat et faisons l'amour pas la guerre. Je voulais aussi remercier tous les visiteurs de jahmusik de soutenir cette musique et c'est grace à eux que le reggae est toujours puissant. Peace & Love


ABDOU DAY/ Rubenxela pour JAhmusik.net septembre 2003

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