C'est en 1995 que le public Français découvre ce DJ Allemand, dans un reportage consacré au reggae, sur la chaîne ARTE.
2 albums et un LIVE plus tard, OTTO TILMANN aka GENTLEMAN a fait bien du chemin, au point de devenir un des DJs les plus en vue du moment.
Sa popularité dépasse largement les frontières teutones ; en Europe, au Japon, aux States et même en Jamaïque où il travaille beaucoup, l'homme est reconnu pour sa valeur et son talent.
Nombre de gens se demandent comment un petit Allemand, aussi talentueux soit-il, a pu en arriver là ? Nous leurs répondrons que son talent est indéniable, mais que sa plus grande force réside dans son naturel et sa foi ...
Gentleman fera sans nul doute un long chemin dans le monde du reggae music.
Nous vous proposons de découvrir sans plus attendre ses
projets, son récit de sa première visite en J.A, ses influences ... Interview exclusive ...
Peux-tu nous parler de tes débuts dans le reggae music ? J'ai commencé à m'y intéresser vers 13 ans, mais ce n'est qu'à 17 ans que j'ai vraiment choisit cette musique. Le premier disque que j'ai sorti en Allemagne et qui a été distribué en Suisse et en Autriche, s'appelait TRODIN ON, c'était en 1998. Le deuxième album est venu deux ans plus tard : JOURNEY TO JAH, c'est à partir de cet album que j'ai eu une distribution internationale, ce qui m'a aussi permis d'aller jouer dans pas mal de festivals à l'étranger. J'aime toujours beaucoup jouer en Allemagne, mais maintenant je passe une autre étape.
Sinon, en ce moment, je travaille sur mon troisième album en Jamaïque.
Comment as-tu choisit ton nom, Gentleman? Ce n'est pas grand chose. En fait mon véritable nom c'est Tilmann, donc je n'ai fait que y rajouter « gentle », parce que je suis quelqu'un d'aimable. Mais il n'y a rien de très sérieux derrière ça. J'avais 16, 17 ans quand j'ai choisit ce nom. En fait je ne sais même plus si c'est quelqu'un qui me l'a donné ou si je l'ai trouvé moi même.
D'où te viennent tes premières influences ?
C'est avec DENNIS BROWN, PETER TOSH et bien sûr BOB MARLEY que j'ai découvert le reggae. Puis au fil des années j'ai découvert des artistes comme Anthony B ou encore Sizzla. Sinon j'ai aussi été beaucoup influencé par Sade et Tracy Chapman.
Comment as-tu fait pour être aussi bien intégré en Jamaïque ?
Tu sais, j'aime ça, j'aime faire de la musique et je crois que les gens le sentent. Il n'y a jamais rien derrière ; quant je fais des choses c'est parce que j'ai le feeling sur le moment.
Du moment que la musique te vient du coeur, tu peux y aller. Puis c'est vraiment important de découvrir la Jamaïque. Chaque personne qui fait du reggae music devrait y aller. Les fondations sont là-bas ! Je vis toujours en Allemagne mais j'y vais très souvent. La Jamaïque tient une place très importante dans mon coeur.
Quand y es-tu allé pour la première fois ?
Quand j'avais 17 ans ; j'y suis resté 6 semaines. Mais à cette époque je n'attendais rien de ce voyage, c'était un mix de curiosité et d'aventure. Je ne connaissais rien là-bas. J'avais juste une connexion avec de la famille d'un ami allemand qui vivait dans les montagnes. C'est là-bas que je suis allé la première fois. Je n'étais même pas allé à Kingston. Non c'était vraiment la « country Life » ! J'étais en pleine campagne, à 20 minutes d'un point d'eau. J'y ai travaillé ma conscience.
Ce n'est que
quelques années plus tard que je suis allé à Kingston, mais ce n'est pas du tout la même vie, il y a des Burger King des Mac Donald ... ce sont deux mondes différents. Mais c'est à Kingston que ça se passe pour la musique. Si tu veux jouer tu dois aller en ville.
Comment considère tu le mouvement Rastafari ?
J'ai beaucoup appris de rasta, c'est un mouvement très fort ! Ma définition de Dieu se place d'un point de vue spirituel, je ne vois pas Dieu comme une personne. Je respecte Selassie, mais mon Dieu est un esprit. Il y a beaucoup de bonne choses dans toutes les religions, mais il faut savoir faire la part des choses. J'aime Jesus Christ, mais je n'aime pas du tout le christianisme. Le bouddisme a aussi beaucoup de bon. Pour moi, toutes les religions ont la même âme, c'est JAH qui est au dessus de tout.
As-tu des projets d'albums à venir ?
A la fin de l'année 2003, il y a un album Live qui est sorti. C'est un double CD avec 25 titres qu'on a enregistré à Cologne. Sinon comme je te disais, je travaille sur mon troisième album en Jamaïque avec BOBBY DIGITAL et BLACK SCORPIO. Si tout se passe bien, il devrait sortir en avril.
Travailles-tu toujours avec les Germaicans ?
Oui tu sais ce sont des amis et on se croise souvent sur les festivals. Les membres de mon band FAR EAST sont aussi très connectés avec eux, c'est comme la famille.
As tu déjà joué en France ?
L'été dernier j'y ai joué pour la première fois au festival JAMAICAN SUNRISE. C'était la première fois en France avec un groupe. Et une première fois c'est toujours quelque chose d'unique. La culture reggae est vraiment big big big en France.
As-tu un message spécial que tu souhaiterais faire passer ?
Oui, vous devez tous vous assurer que vous diffusez des lyrics droits, conscients, qui viennent de votre coeur. C'est vraiment important pour chaque artiste, chaque musicien, chaque chanteur, d'aller jusqu'au boût des choses, de faire un travail propre et d'en être fier. C'est comme ça que nous fonctionnons. Ne vous laisser pas avoir par les business de corruption, restez vous mêmes ! Bless up.
GENTLEMAN / Rubenxela, Juman pour JAHMUSIK.net - 2004