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En
1976 Bob Marley déclare à un journaliste :
" Bob Marley n'est pas mon nom ; mon nom je ne le connais même
pas encore ".
Les noms et surnoms ne manquent pas pour Bob.
Nes, diminutif
de Nesta, prénom donné par ses parents et inversé
avec Robert par un fonctionnaire afin de faciliter une demande de visa
pour les USA ; Tuff Gong,
plus dur que le Gong , surnom du
fondateur du Pinnale Leonard Percival Howell, également
Natty Dread, Joseph
pour les 12 tribus d'Israel et Berhane
Selassie, "Lumière de la Sainte Trinité"
en novembre 1980, lors de son baptème, par l'archevèque
de l'hémisphère ouest de l'Eglise Orthodoxe Ethiopienne,
l'Adouna Yesuhaq.
Tout comme un prisme décompose la lumière en couleur visibles,
ces différents noms nous éclairent sur les facettes de
Bob.
Du gamin gambadant dans la campagne de Saint Ann, guidé par son
grand père Omeriah " Custos " Malcolm, en passant par
le porte parole des rudies de Trench Town, jusqu'à la superstar
écumant les cinq continents.
L'aboutissement de son succès s'est fait grâce aux différents
maîtres, et à la pugnacité de Bob qui fût
le cataclysme de leurs enseignements.
Joe Higgs, le
maître de chant & d'harmonies, dans la cour duquel Marley
et Bunny Livingston rencontrèrent Peter Mac Intosh.
Clement " Dodd " Coxsone,
qui lui enseigna comment vivre de la musique, bien que les débuts
ne furent que très peu lucratifs.
Lee " Scratch " Perry,
qui donnera leur son aux Wailers avec la section rythmique des Upsetters,
les frères Barett. Ils enregistreront avec Perry quelqu'uns de
leurs meilleurs tunes.
Mortimer Planno, le directeur
de conscience, et prophète
Gad, fondateur des 12 tribus d'Israel, qui forgeront
l'identité Rasta de Bob.
Il est comme un lézard qui mue, son quartier, son pays ne sont
que trop étroits pour lui, son message au fil du temps s'universalise
et conquiert la planète.
Bien que le reggae des années 1970 ait apporté un son
nouveau, langoureux et dansant ; bien que le style terrible de Kingston
Ouest avec ses Dreads, méduse le public ; c'est bien le message
rasta qui conferera à Bob son statut de superstar voir même
depuis sa disparition, de prophète ou de saint, et popularisera
le culte rasta en dehors de la petite île des Caraïbes.
Au cours de ses enregistrements, concerts et interviews, Marley a uni
une jeunesse rebelle autour du concept d'amour, de fraternité
et de droiture, afin que chacun concourt à la construction de
la cité spirituelle Zion.
Une Bible toujours proche de lui, il en tirera une grande inspiration
qu'on retrouvera dans ses textes chargés de spiritualité.
Certains sont même ésotériques, comme Corner
Stone, enregistré avec Perry
; il se fait l'écho du psaume " La pierre qu'ont rejeté
les bâtisseurs, est devenue la tête d'angle ", une
pierre éprouvée et choisie pour la construction du temple
de Salomon ; une pierre à laquelle s'apparente Marley qui grandit
sans père ; lors de l'adolescence sans jeu ni lieu dans le ghetto,
métis rejeté par beaucoup, victime d'un attentat et de
la bêtise de la bonne société babylonienne.
Mais, bien qu'hostile, le ghetto regorge de niches qui deviennent l'université
populaire lors des groundnations, et qui sait si cette pierre angulaire
n'est pas inspirée par un prédicateur proto-rasta, Joseph
Nathaniel hibbert, franc maçon dont l'obédiance se réclame
d'une culture ancienne avec comme fondateur Hiram, architecte du temple
de Salomon, qui était un cryptogramme de l'univers selon leurs
croyances.
Mais il est difficile de donner une quelque substance à une telle
conjecture hermétique, et l'on admettra que tout véritable
savoir initiatique est de tout autre nature et ne peut se réduire
à une telle vulgarisation.
Aujourd'hui Marley reste la pierre angulaire du reggae et l'apôtre
du rastafarisme à travers le monde. On ne peut faire le requiem
d'un homme dont l'aura rayonne encore, car tant que ses textes inspirerons
et motiverons aux actions les meilleurs, on ne pourra le mettre en terre.
Jah Marley Live.
Zabulon
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" A l'époque,
on passait notre temps à chanter dans les cours derrière
Trench Town; quand les Drifters sont arrivés, on a trouvé
leur son super; alors j'ai dit, il faut que je forme un groupe."
(1975)
"On en a ras
le bol de vos jeu de cons
Mourir au nom de Jésus et aller au ciel
Nous avons appris et compris
Que Dieu tout-puissant est un homme vivant
Vous pouvez parfois tromper les gens
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde, tout le temps
Et maintenant qu'on a vu la lumière,
On va se battre pour nos droits."
(Get up, Stand up)
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