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Ce mois-ci, pour fêter ses 30 ans de carrière, nous vous proposons une interview exclusive du top singer Jamaïcain BERES HAMMOND.
Né en 1955, c'est dans le groupe ZAP POW, qui fût le préféré de BOB MARLEY, que Beres, encore adolescent fait ses premières armes. En 1980, il quitte le goupe et décide de se lancer dans une carrière solo qui l'emmènera au firmament du reggae music quelques années plus tard... Sans plus attendre, nous vous proposons de découvrir l'interview de l'artiste le plus apprécié dans le monde du reggae, une référence, une star : BERESFORD HAMMOND.
BERES HAMMOND copyright JAHMUSIK.net

Beres, peux-tu nous parler d'où et de quelle manière tu as vécu quand tu étais enfant ?
Avant toute chose, je suis un gars de la campagne. Je ne suis pas né à kingston, mais dans la commune de Saint Mary, à l'est de l'île.
Autant que je m'en souvienne, j'ai toujours été un gamin joyeux et je me suis vraiment éclaté à chaque instant de mon enfance. Je ne me rendais pas compte de qui j'étais à cette époque ; je ne pouvais pas imaginer avoir quelque chose de spécial en moi, je pensais que tout le monde vivait ce que je vivais et que tous les enfants savaient chanter. Ce n'est que vers 13 ou 14 ans que je me suis rendu compte que j'étais souvent privilégié et que j'attirais un peu plus l'attention que les autres de mon âge ; c'est à cette période que je me suis dit que ma voix avait sûrement quelque chose de spécial, enfin, de différent !

Où puisais-tu ton inspiration à cette époque ?
Mes premières et plus importantes influences viennent du Rytm & Blues. Tout simplement parce qu'on entendait que ça à la radio en Jamaïque. A cette époque, il n'y avait pas vraiment de productions locales, c'était principalement de la musique américaine et anglaise.

Est-ce qu'il y a un titre qui t'a spécialement marqué ?
Oui, il y a une chanson que j'ai toujours adoré, c'était de Billy Holliday, ça faisait ... (Beres se met à chanter)
Ce sont des chansons comme ça qui m'ont i
nspiré, m'ont apporté du réconfort dès mon plus jeune âge.

Est-ce que tu partageais ces vibes dans ta famille ?
Non ... ma famille chantait un autre Blues (rires). Chacun avait ses propres chansons de Blues. C'était pas une époque facile, mais on a appris à se satisfaire de ce qu'on avait à chaque moment de la vie. On a appris à être heureux. Quand j'avais ... autour de 5 ans, je croyais que j'étais un enfant riche ... je ne savais pas qu'en fait nous étions pauvres . (rires)

Est-ce que ça a changé quand le ska, puis le rock steady et le reggae sont arrivés ?
Ce genre de musiques existait déjà dans l'underground, mais les radios promotionnaient exclusivement des musiques étrangères. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque la Jamaïque était encore une colonnie britannique, toutes les influences venaient de l'extérieur. Je devais donc écouter du R&B et tout un tas de contines anglaises ridicules du style « How much is that dog ... » (rires). Je ne regrète rien ,car si je regarde derrière moi, je trouve ça plutôt sympa, je prenais ça un peu pour des cours de musique.

 
BERES HAMMOND copyright JAHMUSIK.net

La musique a toujours été ta principale source de vie, ta guidance !
Je n'ai jamais fait autre chose. Je ne suis pas le genre de gars à travailler dans un bureau ou une boutique, en fait je n'ai jamais travaillé ! J'ai commencé la musique quand j'étais à l'école, je ne sais faire que ça !

Le titre de ton dernier album est d'ailleurs significatif, MUSIC IS LIFE
La musique te fait pleurer, elle te fait vivre, elle te fait tomber amoureux, la musique te fait entendre des choses, la musique peut faire ce qu'aucun médecin ne pourra jamais faire, la musique peut te forcer à faire tout ce qu'elle veut. La musique est la Vie.
Pour moi, la musique est mon moyen de m'adresser aux gens, de m'adresser aux coeurs. Je ne suis pas un grand orateur mais avec ma musique je m'adresse à tout un chacun.

Au delà de la ta carrière de chanteur, de compositeur, tu es aussi producteur. Peux-tu nous parler de la nouvelle génération d'artistes ?
Il y a de nombreux artistes hyper talentueux en Jamaïque. Mais d'un côté, il faut reconnaître que les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas vraiment éduqués musicalement, comme nous l'étions dans les années 60. A cette époque, les esprit étaient finalement plus ouverts, on pouvait chanter et proposer ce

qu'on voulait. A présent avec le Dancehall c'est un peu différent ! J'aime beaucoup le beat ; les riddims dancehall sont comme contagieux, j'aime vraiment. Mais, personnellement ... je suis un gars de la vieille école (I'm an Old School Guy). J'aime la bonne vieille musique ! Celle qui fait rire, pleurer, qui rend les gens heureux, leur donne envie de dancer. Par contre je n'ai jamais aimé tous ces morceaux qui font la promotion de la violence, qui disrespectent les femmes ... je n'ai jamais fait ça et je ne pourrais vraiment jamais le faire ! Non, c'est clair, je suis un gars de la old School et je suis bien comme ça (rires).

Tu as travaillé avec des tas d'artistes et pas seulement dans le reggae music, récemment on t'a entendu avec Wycleff Jean ...
Ce sont tous mes amis. Pour moi la musique est une petite famille. Le R&B, le Hip Hop, le reggae tout ça c'est dans le même panier.

Est-ce qu'il y a des artistes avec qui tu aimerais travailler ?
Je n'ai jamais vraiment pensé à ça, parce que quand je fais une combinaison c'est rarement voir jamais programmé, ça se passe juste comme ça. C'est mon coeur qui me guide et tout ça me nourrit.

J'ai souvent entendu dire que ton studio HARMONY HOUSE avait un son très proche de celui de CHANNEL ONE, comment l'expliques-tu ?
Je ne peux pas te dire ! On n'a jamais rien programmé ni planifié. Mais c'est vrai qu'on a un son vraiment lourd (fat) et clean. Ouais, ouais, notre son est bien fat !
 

Comment travailles-tu avec tes musiciens ?
Les musiciens sont ma clé. Je ne peux absolument rien produire sans eux. Je n'aurais jamais pu faire tout cela sans quelqu'un comme FLABBA HOLT. Il a toujours été là, il m'a toujours recadré quant il le fallait. Willie Lindo aussi a été très important, Sly & Robbie ... Et tout s'est toujours fait naturellement.

Tu redonnes toujours bien ce que tu reçois, notament en ce qui concerne les jeunes artistes comme Jah Cure que tu as fait sortir de l'ombre...
JAH CURE est le numéro 1 !

Penses-tu qu'il puisse se sortit de ses tribulations et revenir au top ?
Bien sûr ! C'est mon Youth, je prends aussi soin de lui. Tout est une fois de plus une question de TEMPS. Mais j'ai le temps, le père m'a donné le temps. Alors je serais là à l'attendre. (rires)

BERES HAMMOND copyright JAHMUSIK.net

 
Es-tu proche de Rastafari ?
Tout le monde est concerné par rastafari en Jamaïque. Mais c'est un fait, je parle très rarement de religion, parce que je pense qu'elle a le don de diviser les gens, de toujours faire croire les uns meilleurs que les autres. Je ne suis pas là dedans, je suis dans le peuple. Avant qu'il y ait la Religion, il y avait les gens.

Penses-tu qu'après une quarantaine d'années, le reggae soit entrain d'accomplir une mission ?
Le reggae ne pourra jamais passer. Pour moi, il est bien plus que de la musique, c'est aussi une façon de vivre. Il peut vraiment donner des émotions et ça on en a besoin ; le reggae sera toujours là .

 

BERES HAMMOND copyright JAHMUSIK.net

Parles nous de ton actualité .
Mon dernier album est sorti à la fin de l'année dernière chez VP. C'est un double album qui s'appelle CAN'T STOP A MAN. Dessus j'ai fait pas mal de combinaisons dont URoy,
Buju Banton, Marcia Griffiths, ou encore Big Youth.

Tu travailles avec VP depuis un moment !
Oui, comme je te daisais, pour moi le reggae est une histoire de famille. J'ai commencé à travailler avec eux à la fin des années 80, en 86 je crois. Puis, ils travaillent vraiment bien. Tout le monde a ses petits défauts mais je ne changerais pour aucun autre.

Pour fini, as-tu un message à faire passer aux visiteurs de JAHMUSIK.net ?

 

La musique est la vie, ne l'oubliez pas ! JAHMUSIK, Music is Life ! Love and Live, seen ?

BERES HAMMOND / RUBENXELA - JUMAN pour jahmusik.net

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